Fondation Aimes-tu ma différence ? : aider les laissés pour contre par la chanson

SOCIÉTÉ. Le 14 mai, puis en septembre prochain à l’auditorium de l’école des Appalaches de Sainte-Justine, la fondation Aimes-tu ma différence ? tiendra deux spectacles-bénéfice. Il s’agira des 11e et 12e représentations à l’actif de la fondation depuis sa création en 2014.

Enseignant à la retraite, Michel Leclerc de Lac-Etchemin est celui qui a mis sur pied cette fondation, alors qu’il œuvrait à l’école primaire de Scott, en Beauce.

« Une élève qui était victime d’intimidation est venue me voir, car elle cherchait de l’aide et voulait savoir si on pouvait faire quelque chose contre cela. Dès le départ, j’ai eu l’idée d’organiser un spectacle, car je savais qu’elle chantait. Avant, on faisait des spectacles de lipsing, mais là on avait décidé de faire un vrai spectacle, avec nos voix », mentionne-t-il en ajoutant que ce qui devait être un simple projet scolaire a pris de l’ampleur rapidement.

« On a lancé un appel à tous et il y a plein de monde qui s’est montré intéressé par le projet. Il y avait 24 personnes qui voulaient chanter dès la première année, mais j’ai dû refuser du monde. On a donné la priorité aux élèves, ainsi qu’à leurs proches et amis. Avec le temps, il s’est ajouté plein de gens, mais nous en avons qui sont avec nous depuis le début. Et c’est toujours bénévolement », poursuit-il en ajoutant qu’après avoir présenté un premier spectacle à l’école de Scott, une autre représentation a eu lieu chez Ovascène à Sainte-Marie, ce qui a permis d’amasser des fonds qui ont été remis à la Polyvalente Benoit-Vachon pour la tenue d’activités de sensibilisation contre l’intimidation.

« C’était notre objectif de départ, mais assez rapidement, on a changé la vocation de l’activité et la fondation vise maintenant à soutenir les gens qui vivent avec une différence, peu importe laquelle. Il y avait déjà des initiatives provinciales qui travaillaient contre l’intimidation et le font bien, mais c’est plus difficile pour les personnes qui ont une différence, peu importe laquelle, et qui sont souvent mises de côté. Je le sais, car j’ai travaillé avec plusieurs », ajoute le lacetcheminois qui rappelle que la différence peut prendre différentes formes, que ce soit un handicap, au niveau de l’orientation sexuelle, de la langue ou des croyances religieuses, etc.

Se découvrir par la chanson

Michel Leclerc précise que si les personnes qui participent aux spectacles mis de l’avant par la fondation sont gênées, surtout au départ, celles-ci se découvrent par la chanson et savent utiliser leur voix pour passer leurs messages. « Certains nous suivent depuis huit ans et sont là à tous les spectacles. Ce sont souvent des jeunes qui ont été victimes d’intimidation, mais qui ont réussi à s’en sortir et qui continuent à donner leur temps. »

Des spectacles ont lieu chaque année et les fonds amassés sont redonnés aux écoles où sont présentées les diverses représentations. Les fonds ainsi récoltés doivent servir à l’organisation ou la tenue d’activités de sensibilisation contre l’intimidation et la différence, pas à l’achat d’équipements, de fournitures scolaires ou autres », rappelle M. Leclerc qui ajoute qu’au fil des ans, des spectacles ont été présentés à Sainte-Marie, Montmagny, Lac-Etchemin, Sainte-Justine et Saint-Georges, principalement.

L’action de la fondation se limite principalement au territoire du Centre de services scolaire Beauce-Etchemins, insiste-t-il. « Nous sommes allés à Saint-Georges l’an passé et on va y retourner l’an prochain. Si une école veut nous recevoir, on les invite à communiquer avec nous. S’ils veulent du financement, on va s’asseoir avec eux pour établir la collaboration », mentionne-t-il en ajoutant que les responsables de la fondation reçoivent habituellement une réponse très positive de la part des directions d’école.

Deux spectacles et un encan

Comme on le mentionnait précédemment, la fondation Aimes-tu ma différence ? offrira deux spectacles en 2022. Le premier, à saveur country, aura lieu le 14 mai à l’école des Appalaches et l’artiste invité sera Guillaume Lafond, ancien participant à l’émission Star Académie. En septembre prochain, au même endroit, ce sera au tour d’Étienne Drapeau de se greffer à la distribution.

« Certains de nos artistes seront présents aux deux représentations, mais ce seront deux spectacles différents », précise M. Leclerc qui ajoute qu’entre ces deux spectacles, la fondation tiendra un encan le 19 juin prochain, au centre culturel de Lac-Etchemin.  

Lors de cette journée, un encan silencieux aura lieu en avant-midi (à compter de 10 h), puis un encan à main levée et ouvert à tous sera présenté en après-midi. En tout, près de 350 articles offerts par des partenaires, mais également par des artistes, seront mis en vente.

« C’est la première fois que l’on tient ce type d’activités et l’entrée est gratuite pour tout le monde. Avant, on organisait des marchés aux puces, des ventes de garage, des bingos et autres. On vend aussi des articles promotionnels et on a le soutien de partenaires. »

Mentionnons que depuis sa création depuis huit ans, ce sont près de 23 000 $ qui ont été amassés au fil des nombreux spectacles et activités-bénéfices. « Au début c’était modeste, mais plus ça va, plus ça devient intéressant. Des partenaires se greffent à nous au fur et à mesure et certains sont là depuis le début. Dans ma mentalité, quand on peut redonner entre 3 000 $ et 4000 $ au terme de spectacles amateurs, je considère que c’est très bien. Nous sommes peut-être des amateurs, mais nos spectacles valent vraiment le détour, sans oublier la cause qui est bonne. Je suis fier de ce qu’on fait. Chacun a sa place et fait sa part », mentionne-t-il en saluant le travail des membres du comité organisateur qu’il préside et qui est composé de Sylvie Vachon, Sylvie Chouinard, Martin Audet, Lucie Nadeau, Lyne Labelle, Hélène Rancourt et Denise Leclerc.