La saga beauceronne de Daniel Lessard fait revivre les années ’60
LITTÉRATURE. L’auteur originaire de Saint-Benjamin, Daniel Lessard, a publié le 12 septembre son nouveau roman, Le testament de Maggie, le quatrième tome de sa série évoluant en Beauce, dans les municipalités de Saint-Benjamin, Saint-Georges et Saint-Simon-les Mines, ce qui clos définitivement sa grande saga beauceronne.
L’écrivain le dit franchement: ce n’était pas prévu. «Quand mon éditrice Michelle Tisseyre m’a dit: «un quatrième Maggie, ça ne te dit rien?», j’y ai pensé, mais je ne trouvais pas de façon de le faire. Dans ma tête, c’était fini et je ne voulais pas me mettre à tourner en rond», explique Daniel Lessard qui est aussi chroniqueur à Radio-Canada.
Il explique que c’est en voyant le film Sur la route de Madison qu’il a trouvé la trame et la façon de revenir avec l’héroïne Maggie Miller (Lachance). «Je me suis dit, pas question qu’il y en ait un cinquième, donc je vais la faire mourir au tout début», indique-t-il.
M. Lessard a campé Maggie dans une époque qu’il connaît bien: la Révolution tranquille. «J’ai fait mon cours classique en ’68 au Séminaire à Saint-Georges. J’ai été de la dernière génération. Donc quand j’ai commencé dans le métier à CKAC, c’était la crise d’Octobre, alors c’est une période que je connais bien».
Les enfants de Maggie arrivent chez elle à son décès et trouvent son journal où elle relate sa vie, seule à Saint-Simon. Ils s’étonnent des agissements de leur mère. L’écrivain a fait revivre cet amour avec un prêtre que le lecteur avait croisé plus tôt à Saint-Benjamin et il repasse par toutes ses dernières années, de ’60 à ’70, dont son aventure avec le chercheur d’or.
Daniel Lessard aime intégrer quelques vrais personnages dans ses histoires en leur donnant de petits rôles. Dans Le testament de Maggie, il s’agit d’Elphège, le propriétaire du magasin à Saint-Simon qui est en réalité l’oncle de l’auteur.
Un période houleuse
«Je passe par tous les changements qui se sont passés au Québec», affirme M. Lessard. De la Révolution tranquille à la nationalisation de l’électricité et même en passant par le cours classique qui a été aboli. Maggie est encore une femme forte qui ne s’en laisse pas imposer. Elle a une fille séparatiste avec qui la relation est houleuse en raison de ses positions politiques à l’opposé de celles de sa mère.
Pour bien camper l’époque, il parle aussi des grands succès musicaux du temps comme les Beatles, Charlebois, Gaston Miron et l’Osstidcho à Montréal, le tout sur fond de guerre au Vietnam. «J’ai même mis du hockey. Je jouais au hockey quand j’étais au Séminaire, j’ai donc récupéré tout le climat qu’il y avait à cette époque. […] Ça permet aux gens de revivre les années ’60, ou de les connaître. Mon objectif c’est de faire une histoire que les gens vont aimer», précise M. Lessard.
Les trois premiers romans de l’histoire de Maggie sont des best-sellers au Québec s’étant vendu à 15 000 exemplaires pour le premier et les deux autres ne sont pas très loin derrière.