Patrick Damien Roy veut tourner un long métrage dans Bellechasse

CINÉMA. S’il n’en tient qu’à lui, le réalisateur Patrick Damien Roy tournera, un jour, un film de fiction dans Bellechasse.

«Je crois que notre région a tout le potentiel requis pour réaliser ce rêve que je caresse depuis longtemps», signale le natif d’Armagh qui devrait lancer d’ici l’automne son documentaire fort attendu, La démolition familiale, projet sur lequel il travaille depuis cinq ans.

Patrick Damien Roy souligne que plusieurs films à budgets restreints ont été tournés en région. Il prend en exemple Les loups, long métrage réalisé aux Îles-de-la-Madeleine, ou encore Ressac en Gaspésie. «C’est de plus en plus courant. Ceux-ci sont souvent dirigés par des réalisateurs qui proviennent de ces régions, qui ont un préjugé favorable envers leur lieu d’origine et qui trouvent des sujets pouvant y être traités plus facilement», signale-t-il.

M. Roy ajoute que les réalisateurs et cinéastes qui décident de se tourner vers les régions pour réaliser leurs films profitent également de l’engouement que suscite leur présence auprès des populations locales qui en retirent une certaine fierté et n’hésitent pas à s’impliquer bénévolement, dans certains cas, dans la réalisation de ces projets.

Pour la réalisation de son documentaire La démolition familiale, Patrick Damien Roy a pu recueillir les confidences de nombreuses personnes dans le cadre d’entrevues. «Le fait d’être connu des gens de la place, de voir que mes racines Bellechassoises sont encore profondément ancrées, ça aide c’est certain. Cela favorise l’établissement de liens de confiance.»

À cet égard, il a tenu à souligner l’apport des responsables de festivals et démolitions, soit ceux de Saint-Lazare, Saint-Philémon et Saint-Raphaël de même que celui des commerçants, de la Caisse populaire et de la municipalité d’Armagh qui ont embarqué dans son projet.

Des inconvénients aussi

Si les régions peuvent être source d’inspiration pour la réalisation de longs métrages, Patrick Damien Roy rappelle aussi que des contraintes d’ordre budgétaires peuvent aussi nuire à la réalisation de tels projets. «Il faut justifier les dépenses auprès du producteur et tenir compte à la fois des frais de déplacement, de logement et autres. Les règles de l’Union des artistes (UDA) s’appliquent aussi en ce qui a trait à l’application des per diem, des cachets versés aux comédiens», ajoute-t-il.

Samuel Pinel-Roy appuie

Directeur photo et caméraman ayant des racines bellechassoises, Samuel Pinel-Roy croit lui aussi que des régions comme Bellechasse offrent un bon potentiel pour la réalisation de documentaires, de courts et même de longs métrages.

Celui qui a collaboré étroitement au projet de La démolition familiale de Patrick Damien Roy souligne que de plus en plus de tournages se font en région, où il est souvent plus facile de réaliser certains projets. «À certains égards, ça coûte parfois moins cher de réaliser des films en région. Certains coûts de production sont plus bas. On y retrouve une forme d’entraide que l’on ne voit pas en ville, car les gens sont fiers que l’on vienne chez eux et ils n’hésitent pas nous donner un coup de main, même sur une base bénévole.»

L’ancien résident de Rimouski, qui a étudié à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), a tourné un court métrage de 20 minutes intitulé «Ce qui fane», qui a été présenté aux Rendez-Vous du cinéma québécois en février dernier. Ce projet, réalisé à Armagh où il a toujours de la famille, n’est pas le premier qu’il réalise à cet endroit. «C’est un village qui a un petit côté pittoresque que j’apprécie et qui présente plusieurs caractéristiques intéressantes comme de petites maisons situées à proximité des rues.»