Un film prenant, rempli d’humour et vrai
CINÉMA. En 2010, le réalisateur Patrick Damien d’Armagh se lançait dans le tournage d’un film documentaire portant sur le monde des derbys de démolition qui offrait, comme trame de fond, les relations familiales et surtout l’histoire de gens vivant dans son village natal.
Cinq ans plus tard, près de 230 personnes assistaient à la première Québécoise du film La démolition familiale, qui se déroulait dans le cadre du Festival du cinéma de la ville de Québec, le samedi 19 septembre au Cabaret du Capitole.
«Je m’attendais un peu à cette réponse. Je savais qu’il y avait beaucoup de gens qui attendaient mon film et de voir tout ce monde, ça me rend très heureux», a mentionné le réalisateur dans les minutes suivant la présentation de son long-métrage.
La démolition familiale raconte l’histoire de Christopher et Marika, deux jeunes qui ont leurs racines à Armagh et qui décident de suivre les traces de leurs pères en prenant part à leurs premières courses de démolition. Christopher, dont le père Marco est décédé à 37 ans d’un arrêt cardiaque, sera appuyé par son oncle Martial Breton qui jouera un rôle important auprès de lui. Il en va de même pour David Godbout, personnalité bien connue dans son milieu, qui profitera de ce film pour développer une belle complicité avec sa fille, Marika.
L’un des faits marquants de ce film sera toutefois le décès de David Godbout un an après la fin du tournage principal, lui qui a perdu la vie de façon tragique après le derby de démolition du Festival des Barres-à-Jack de Saint-Raphaël en août 2014. «C’était bon un ami. Les gens ont aimé mon film, mais ils ont aussi aimé David et son charisme. C’était un gars spécial, qui avait une grande sensibilité», précise Patrick Damien.
Bon sujet de documentaire
Pourquoi traiter d’un sujet comme les démolitions de bazous ? «J’ai grandi avec ce phénomène-là. Je trouvais cela impressionnant et j’avais des amis qui en faisaient. Dans le monde du documentaire, on cherche constamment des sujets originaux qui sortent de l’ordinaire, que peu de gens connaissent, sauf dans Bellechasse bien sûr. Ce sujet présentait un bon potentiel», souligne le réalisateur.
«Ce sont tous des «personnages» que je connais et que j’ai connus. J’avais déjà tourné bien des images avec des gars comme David et je savais que ça serait intéressant avec eux. J’avais besoin de jeunes qui commençaient et c’est là que Christopher et Marika sont arrivés. Ils ont donné un nouvel élan à mon film.»
Dans le documentaire de Patrick Damien, on suivra le cheminement de ces deux jeunes coureurs et de leurs péripéties lors des démolitions de 2011 à Saint-Philémon, ainsi que celles de 2012 et 2013 à Saint-Lazare, sans oublier la dernière course de David Godbout en août 2013 à Saint-Raphaël. Le tout agrémenté d’images d’archives et d’images saisissantes nous montrant le cours d’une démolition du point de vue des pilotes impliqués.
Après le Festival de cinéma de Québec, où deux projections étaient offertes, le réalisateur espère inscrire son documentaire à d’autres festivals du genre avant sa sortie en salles l’an prochain.
Une belle expérience
Dans les minutes suivant la projection, Marika Roy soulignait qu’elle avait apprécié son expérience. «J’ai aimé travailler avec Patrick. Ça m’a permis d’apprendre comment se déroulaient les tournages de films. Il essayait toujours de nous prendre à notre naturel, mais quand il voyait qu’on bloquait à cause de la caméra, il nous aidait en nous posant des questions, ce qui nous permettait de reprendre le fil de la discussion. »
La Bellechassoise souligne que sa famille est soudée et unie comme on le voit dans le film. «Si je vois mon cousin, il va toujours m’aider si j’ai besoin. J’en ai aussi profité pour lier de nouveaux liens avec mon père. On avait développé une belle complicité, plus qu’un simple lien père-fille. C’était devenu un modèle, un grand ami», précise la jeune femme qui ne sait pas encore si elle participera à d’autres derbys de démolition dans le futur.
Un travail d’équipe
Réalisé par : Patrick Damien
Produit par : Bob Moore
Maison de film : Eye Steel Film
Musique composée par Sébastien Langlois, interprétée par Conrad Lemieux et La Chick-à-Dée
Directeur de la photographie : Samuel Pinel-Roy