Coop Sainte-Justine: bonne santé financière, marge de manœuvre limitée

AFFAIRES. Avec des ventes de 28 M$, dont la moitié provenant du secteur de l’alimentation, des excédents d’un peu plus de 416 000 $ et des ristournes de 103 397 $ sur les ventes qui seront versés aux membres d’ici le début de l’automne, la Coop Sainte-Justine, coopérative de solidarité, a connu une année financière 2022-2023 positive à plusieurs points de vue.

C’est ce qu’a souligné le directeur général de la coopérative, Jean-François Denis, à l’occasion de l’assemblée générale annuelle qui se tenait le mardi 23 avril dernier à l’auditorium de l’école des Appalaches, rencontre qui réunissait une quarantaine de personnes.

M. Denis a expliqué que ces ventes de 28 M$ étaient en hausse de 303 000 $ sur celles de l’année précédente. À ce niveau, seul le domaine de l’alimentation (14,7 M$) a connu une augmentation (+5,7 %), les ventes au centre de rénovation BMR (7,8 M$) ayant diminué de 5,45 %. Même chose pour les ventes du secteur agricole (5,9 M$), la diminution étant toutefois légère à 0,7 %. L’excédent de l’exercice financier, soit 416 417 $, représente 1,47 % des ventes.

Les frais d’exploitation se sont maintenus à 4,2 M$ pour l’année 2023-2023, dont 3,1 M$ en masse salariale et avantages sociaux. La clientèle, qui a effectué 343 000 transactions en 2022-2023, a été servie par 125 employés qui ont travaillé l’équivalent de 130 000 heures. Du nombre, la coopérative donne de l’emploi à 45 étudiants, qui ont travaillé 30 % de ces heures (39 000), ainsi que 11 travailleurs étrangers, soit quatre à temps plein et sept étudiants.

Marges infimes

Jean-François Denis souligne que la coopérative œuvre dans un domaine, celui du commerce de détail, qui est des plus compétitif, mais où la rentabilité demeure faible. Il a ajouté que la perception des consommateurs, en ce qui a trait aux marges de profit des épiciers, est souvent erronée.

« Il y a beaucoup d’intervenants dans la chaîne de production, a-t-il précisé, prenant exemple sur le poulet entier qui, avant de se retrouver sur les tablettes du supermarché ou de l’épicerie, doit d’abord être élevé sur la ferme avant d’être transporté vers l’usine d’abattage et de transformation, puis amené vers le grossiste qui va l’entreposer avant de l’acheminer vers l’épicerie.

» On parle de trois intermédiaires et de trois transports avant d’arriver sur les tablettes du magasin. À chaque étape, chacun subit les hausses de coûts et de l’inflation, la hausse des coûts d’intérêt, sans oublier la pénurie de main-d’œuvre, ce qui a (…) des répercussions sur le prix de détail en magasin », poursuit-il en rappelant également que le prix de détail est déterminé par le grossiste et que l’épicerie n’a pas de contrôle sur la fixation des prix et des marges.

Parlant de marges, Jean-François Denis a mentionné que la marge globale de l’alimentation a diminué de 0,5 % en 2022-2023, ce qui s’est traduit par une diminution de 80 000 $ des revenus de la coopérative.

« Cela provient (souvent) du fait que le consommateur magasine de plus en plus les produits en promotion et va se tourner vers les marques maison, ce qui est tout à fait normal dans le contexte économique actuel. En revanche, cette mouvance vers les produits en rabais impacte nos marges en formation qui sont sous pression », insiste-t-il en précisant que la moitié des ventes en alimentation, soit 7,4 M$, l’ont été avec des produits en promotion.

« La marge de ces produits a été de 11 %. Dans le département de l’épicerie, 57 % de nos ventes ont été faites en promotion avec une marge de 7 %. Pour le département des viandes, ce sont 52 % des ventes ont été faites en promotion, avec une marge de 1 % seulement », a-t-il lancé.

Autres données

Les dirigeants de la coopérative se réjouissent par ailleurs que 100 % des espaces de location du centre commercial coop, soit près de 20 000 pieds carrés, soient tous loués à diverses entreprises. Soulignons également que la coopérative, qui compte 2 045 membres, a versé 10 000 $ en dons et commandites et partenariats au cours de l’année financière 2022-2023. Ses dirigeants ont d’ailleurs tenu à souligner la contribution du Magasin Coop à l’Essentiel des Etchemins à qui 14 tonnes de denrées alimentaires, ne pouvant plus être commercialisées, ont été remises en 2022-2023.