Éoliennes dans Bellechasse : l’UPA émet des réserves

ÉNERGIE. Une quarantaine de personnes ont récemment pris part à une séance d’information, organisée par l’UPA de Bellechasse, dans le but d’informer producteurs et propriétaires de terres agricoles des possibilités d’implantation d’éoliennes sur certains territoires de la MRC et des conséquences entourant une telle opération.

La démarche fait suite à la présence de promoteurs éoliens sur le territoire qui cherchent à obtenir des propriétaires de terres agricoles la permission d’étudier cette possibilité sur leurs propriétés respectives. Deux entreprises ont visité des propriétaires de terres, notamment à Saint-Lazare, Saint-Gervais, Saint-Nérée et Honfleur au cours des dernières semaines, selon les échos obtenus par le journal.

Président de l’UPA de Bellechasse depuis quelques semaines, Jean Malo explique que le syndicat local n’agit que dans un but de sensibilisation. « Certains sont curieux, d’autres inquiets. Le message était de donner de l’information aux producteurs pour qu’ils fassent un choix éclairé à savoir s’ils veulent ou non signer avec ces entreprises. Il y a des arguments pour et contre à le faire et c’est que l’on voulait communiquer, pour qu’ils évitent les pièges ou autres problèmes. »

Son message a été d’inviter les producteurs à ne pas uniquement penser aux contraintes que les éoliennes pourraient avoir sur eux, mais également sur la collectivité. « Oui, l’éolienne a une empreinte au sol, mais elle vient aussi avec une ligne de transport qui va traverser des terres agricoles qui elles, ne bénéficieront pas de retombées récurrentes, contrairement aux propriétaires qui auront des éoliennes sur leur propriété. »

Sans surprise, l’UPA de Bellechasse s’oppose à la venue d’éoliennes en zone agricole, avoue M. Malo, producteur de bovins et acéricole à Saint-Raphaël, mais pas question de prendre la place des propriétaires dans le débat. « On veut protéger la zone agricole pour la garder pour l’agriculture. Maintenant, on ne jugera pas un producteur qui accepterait de signer avec ces compagnies, car il y a des montants d’argent qui accompagnent ces ententes », assure-t-il.

Conscient que l’implantation d’éoliennes sur un territoire peut aussi être rentable dans certains milieux, M. Malo ajoute que la protection des territoires déjà en agriculture demeure la priorité. « La zone agricole, c’est 2 % du territoire du Québec seulement. Le 98 % restant est disponible pour faire autre chose. Si un promoteur veut s’installer dans Bellechasse, il y a beaucoup de terres agricoles au nord du territoire. Peut-être qu’il serait préférable qu’il aille au sud, où il y a davantage de terres boisées. Ça fait partie de l’équation. »