Lac-Etchemin et Saint-Luc: un projet de regroupement municipal est lancé
MUNICIPAL. Lac-Etchemin et Saint-Luc lanceront officiellement, au cours des prochains jours, une étude qui pourrait mener vers un regroupement des deux municipalités en une seule en 2025 ou 2026.
Lors d’une rencontre à Saint-Luc mercredi matin, les maires Camil Turmel et Serge Plante, flanqués des directeurs généraux Patrick Lachance et Huguette Lavigne, ont mentionné que des discussions à cet effet avaient été lancées en fin d’année 2023 et que la démarche est appuyée unanimement par les deux conseils municipaux,
Les élus des deux localités devraient adopter, lors de leurs séances respectives de lundi soir (Saint-Luc) et du lendemain pour Lac-Etchemin, une résolution commune confirmant leur volonté de se regrouper et demandant au ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH) de les accompagner dans cette démarche.
« Cela fait quelques mois que nous (les deux municipalités) discutons d’un tel projet et on s’est dit pourquoi ne pas mettre toutes les possibilités sur la table, pour voir s’il y avait avantage pour nos deux municipalités de se regrouper et partager davantage nos services », a indiqué le maire de Lac-Etchemin, Camil Turmel en rappelant que les raisons derrière cette démarche étaient nombreuses, ciblant entre autres la pénurie de main-d’œuvre, le coût des équipements ou encore la dispensation efficace des services à leurs populations respectives.
Il a d’ailleurs rappelé que les exigences administratives et les redditions de compte envers les différents ministères sont les mêmes, que ce soit pour une municipalité de 4 000 habitants ou une de 500 habitants.
12 à 18 mois
Le processus de regroupement, si cette solution devait être retenue par les deux conseils municipaux actuels, devrait s’échelonner sur une période allant de 12 à 18 mois, ce qui mènerait ceux-ci vers les élections municipales de novembre 2025 qui pourraient ainsi être reportées à 2026, le cas échant.
Lors de l’étude qui s’entamera officiellement dans les prochains jours, les représentants des deux municipalités, soutenus par les spécialistes du ministère des Affaires municipales, entendent toucher à différents aspects comme les volets politique et géographique, les budgets de fonctionnement et les surplus, les dettes à long terme et surplus accumulés, ou encore la structure de taxation à établir.
« On pourrait même projeter un budget pour l’an 1 de la future municipalité pour voir où on s’en va là-dedans », précise M. Turmel en ajoutant qu’avant même l’adoption des résolutions, le ministère était au fait de leurs démarches, une première rencontre exploratoire ayant même eu lieu la semaine dernière.
« Ils attendent notre signal pour déclencher la première étape du processus qui va nous mener vers la fin 2024 ou début 2025. Par la suite, il est possible que l’on souhaite approfondir davantage la collecte de données, mais on pense, avec ce qu’on a entendu la semaine dernière de leur part, que ce sera suffisant pour que nos deux conseils puissent prendre une décision sur la suite de la démarche ou non », insistent les deux maires.
Trois scénarios possibles
Les deux maires mentionnent que la démarche pourrait déboucher sur trois scénarios différents : le statu quo, le regroupement de services comme c’est le cas avec nos services incendies, ou encore le regroupement en tant que tel, s’il est démontré que ce processus sera profitable pour tous.
Si les deux municipalités devaient décider de poursuivre la démarche au-delà de décembre 2024 ou de janvier 2025, des assemblées publiques seront tenues dans chaque localité afin d’informer les citoyens de la démarche en cours ainsi que des avantages et enjeux entourant un potentiel regroupement entre les deux municipalités.
Mentionnons que les employés des deux localités ont été mis au courant de la démarche au cours des dernières heures et que ceux-ci verraient la démarche avec positivisme, indiquent également les élus et directeurs généraux des deux localités.
Un plus pour Saint-Luc
Maire de Saint-Luc depuis quelques mois à peine, Serge Plante a déjà, par le passé, siégé au conseil municipal de Lac-Etchemin. Il se dit bien au fait de ce que pourrait apporter Lac-Etchemin à Saint-Luc, si ce projet de regroupement devait voir le jour.
« J’ai été conseiller municipal pendant 8 ans à Lac-Etchemin et je sais comment ils fonctionnent. C’est moi qui a approché Camil la première fois pour discuter de cette possibilité », a-t-il mentionné en rappelant que les deux localités sont contiguës et que la collaboration entre les deux municipalités, qui a cours depuis 2008 en matière de protection incendie, a été excellente pour ses concitoyens.
« On a de la difficulté à trouver des bénévoles, la population est vieillissante et on a de la difficulté à trouver des travailleurs. La problématique est présente partout et je me suis dit qu’il fallait trouver une solution à tout cela », poursuit-il en se disant convaincu que cette démarche, qu’il qualifie de positive, sera imitée par d’autres municipalités de la MRC et de la région à plus ou moins brève échéance.
Directrice générale de la municipalité de Saint-Luc depuis près de 12 ans, Huguette Lavigne abonde dans le même sens, mentionnant que le personnel de Saint-Luc, l’incluant, est vieillissant, que la relève est difficile à trouver et que la dispensation des services est de plus en plus difficile.
« On n’a plus de comités d’OTJ depuis deux ans, pas de terrain de jeux et pas de patinoire au cours de l’hiver, même si la municipalité était prête à offrir 5 000 $ pour sa prise en charge. On de belles infrastructures qui ne servent pas et c’est dommage. Les ententes à venir seront positives pour tout le monde », indique-t-elle.
Serge Plante, tout comme son collègue de Lac-Etchemin, se dit convaincu qu’un regroupement ou une union des forces arrive dans un bon temps, le gouvernement préconisant de tels regroupements et ayant prévu des sommes d’argent à cet effet pour les aider.
« Certaines personnes seront peut-être septiques au départ, mais il faut regarder à long terme. Les regroupements sont une voie d’avenir selon moi et l’étude va répondre à nos questions, je ne suis pas inquiet », précise le maire Plante.
« Je suis certain que les gens auront un grand intérêt pour Saint-Luc en raison de sa localisation près de tout, du plein air, près du parc régional. Les services seront supérieurs dans ce contexte également », de conclure M. Turmel.