Les élus tiennent au maintien des services scolaires
BELLECHASSE. La planification des besoins d’espace dans certaines écoles du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud continue de faire l’objet de discussions dans Bellechasse, alors que la perte de clientèle étudiante au primaire, dans certaines localités, demeure au cœur des préoccupations.
La controverse persiste même si le Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud a choisi de repousser d’au moins un an son projet visant à transférer, dès le début de l’année scolaire 2024-2025, les élèves de 5e et 6e année de quatre localités du nord de Bellechasse vers Saint-Charles.
Le 28 février dernier, la MRC de Bellechasse a reçu le Projet de planification des besoins d’espace du Centre de services scolaire pour son territoire, un document qui laisse encore planer des inquiétudes.
C’est pourquoi les élus de la MRC de Bellechasse ont adopté une résolution dans laquelle le conseil des maires réitère ses demandes au Centre de services scolaire, soit de démontrer son intérêt et sa préoccupation pour le développement des municipalités du territoire qu’elle dessert, de maintenir des services publics de proximité de niveau primaire dans les municipalités du territoire qu’elle dessert et de rencontrer la direction générale afin de connaître la vision quant au maintien des services publics de proximité dans les municipalités qu’elle dessert, surtout qu’une première demande de rencontre n’a pas encore trouvé écho.
Le maire de Saint-Anselme, Yves Turgeon, est le seul à s’être prononcé contre la résolution, pour des raisons évidentes, puisqu’une nouvelle école doit être construite dans sa localité et y recevoir les élèves de 5e et 6e année de Sainte-Claire, dans un avenir rapproché.
« Je ne suis pas contre Sainte-Claire, je pense que je l’ai démontré dans le passé. Tout cela survient malgré le fait que nous avions demandé au Centre de services scolaire et au ministère de l’Éducation de revoir la décision, qui a finalement été maintenue. La raison est la même, ce n’est pas possible de procéder à deux agrandissements », fait-il valoir.
Des retards inutiles
Yves Turgeon estime que les résolutions adoptées en décembre ont tout de même permis d’éviter des déplacements de clientèles vers l’école secondaire de Saint-Charles pour quatre localités. « La problématique demeure toutefois la même. Il y a deux milieux (Sainte-Claire et Saint-Anselme) où il y a surpopulation d’élèves dans les écoles et le projet d’une nouvelle école à Saint-Anselme est la solution qui a été choisie », soutient-il en mentionnant qu’à ses yeux, toute démarche supplémentaire ne ferait que retarder un projet porteur.
« Un bâtiment neuf, avec des normes plus récentes, amènera une plus-value à l’expérience scolaire des jeunes. L’école amènera de nouvelles règles pour une nouvelle génération. Continuer dans ce sens pourrait amener un blocage ou un statu quo qu’il faudra reconsidérer dans quelques années, de toute façon. »
Mairesse de Sainte-Claire, Guylaine Aubin a tenu à ajouter qu’il n’était pas question de bloquer un projet, mais de le transformer, à la satisfaction des deux municipalités. « Deux agrandissements permettraient de maintenir tous les enfants dans leur communauté et répondraient au besoin d’espace, en plus de respecter le principe de maintien des services scolaires », a-t-elle résumé.
Une surveillance constante
Le dossier demeure sous la loupe des élus, même si le Centre de services scolaire a déjà renoncé à déplacer les élèves de 5e et 6e années de quelques localités vers la nouvelle école des Perséides à Saint-Charles l’automne prochain.
Préfet de la MRC de Bellechasse, Luc Dion avoue que la chose peut être émotive dans certains milieux. « Comme MRC, nous ne voulons pas prendre position pour un camp ou un autre. On revient toujours avec la même idée, soit de garder nos élèves dans nos milieux respectifs, c’est le modèle idéal. Déplacer des classes-ressources ou l’anglais intensif, on comprend ça, mais pas des niveaux au complet. »
Sur ce sujet, le maire de Saint-Charles, Pascal Rousseau, indique n’être jamais intervenu auprès du Centre de services scolaire de la Côte-du-Sud relativement aux clientèles étudiantes sur son territoire. « C’est à eux de gérer ça et je n’ai pas l’intention de m’ingérer. L’important pour moi est que les locaux de l’école actuelle, L’Étincelle, puissent servir de nouveau et on nous dit que ce sera le cas. »
C’est pourquoi il ne serait pas contre une idée comme celle de déplacer certaines classes-ressources, actuellement à Saint-Gervais, et qui semblent être au cœur des besoin d’espaces dans cette localité. « Encore là, ce sera au Centre de services scolaire de gérer cela », rappelle-t-il en terminant.