« On a notre aréna » – Dany Bernier

SPORTS. Le conseil municipal de Saint-Anselme a finalement adopté, à l’unanimité des conseillers et contre la volonté du maire Yves Turgeon, deux résolutions en lien avec l’arrivée d’une concession de hockey sénior AAA à l’aréna de Saint-Anselme l’automne prochain.

La première officialise une entente de location de l’aréna pour la tenue des activités de l’équipe, ainsi qu’un protocole entourant la location des bandes entourant la patinoire et d’espaces sur la patinoire pour de l’affichage publicitaire qui pourra être proposé à tout partenaire éventuel de l’équipe.

La seconde permettra l’acquisition d’une enseigne numérique dédiée à l’aréna qui viendra combler un besoin souligné à la fois par l’équipe, mais aussi par quelques organisations reliées aux loisirs dans la localité.

Les deux résolutions ont été présentées lors d’une séance extraordinaire qui s’est déroulée mercredi dernier devant plus d’une centaine de personnes réunies à la salle André-Lavallée, où la séance avait finalement été déplacée en raison du manque d’espace à l’endroit habituel.

Le maire Turgeon avait manifesté son désaccord sur les deux propositions en utilisant son veto, s’opposant du même coup aux cinq conseillers présents à la séance régulière du conseil municipal du 5 mars dernier, le conseiller Gaétan Turgeon, étant absent ce soir-là. Le maire Turgeon avait encore une fois envoyé une correspondance aux citoyens, étalant son point de vue, en début de semaine.

Un feu vert attendu

L’adoption des deux résolutions laisse finalement présager le feu vert pour l’équipe sénior AAA de Bellechasse, au grand plaisir de l’un des promoteurs de l’équipe, Dany « Babu » Bernier. Ce dernier semblait visiblement irrité par l’attitude du maire Turgeon, au cours des dernières semaines. « On a un aréna, c’est la bonne nouvelle. Je suis content d’être à Saint-Anselme, c’est ce que l’on souhaitait depuis le début. Maintenant, nous aurions pu régler cela bien avant », estime-t-il.

« Nous avons pourtant été raisonnables. Chaque fois qu’on nous demandait quelque chose, on l’a fait. Nous avons fait de demandes nous aussi, mais qui n’ont aucun rapport avec l’envoi postal du maire en début de semaine où il prétendait qu’on souhaitait des aménagements à l’aréna ou qu’on souhaitait davantage d’espace. Le fait que bien des gens qui étaient en désaccord avec lui se soient présentés ce soir est d’autant plus gênant. »

Il a insisté sur le fait que l’équipe sera une organisation à but non lucratif (OBNL), jumelée à la mise sur pied d’une fondation qui viendra en aide à des organismes locaux. « On fait ça parce qu’on aime ça. On ne fera pas une cenne avec ça et si on venait à en faire, ça ira à une fondation qui viendra en aide à des athlètes ou des équipes de Bellechasse. C’est drôle de voir que le maire s’oppose à ça. »

L’affichage publicitaire

Il avoue que si la signature d’une entente de location de l’aréna ne s’était pas réglée à court terme, la présence de l’équipe à Saint-Anselme à l’automne aurait pu être en péril. « C’est sûr que c’était fini, car je perdais la moitié de mes gars et on aurait possiblement eu moins d’entrain. On a eu cette idée pour faire une suite à l’engouement autour de Kraft Hockeyville et comment continuer à faire rayonner Saint-Anselme. »

Même si son groupe détient maintenant une résolution et une entente en bonne et due forme, Dany Bernier continue de s’inquiéter par rapport à l’attitude du maire Turgeon, qui ne semble pas vouloir abdiquer, particulièrement sur la question de l’affichage sur les bandes de l’aréna. Tout comme certains citoyens, il a souligné le fait que l’affichage publicitaire dans les arénas de la région se fait généralement sur les murs des amphithéâtres et que les bandes sont peu ou pas utilisées du tout. Les louer à l’équipe changeait peu le portrait actuel selon plusieurs, Dany Bernier le premier.

« La publicité dans les arénas de Bellechasse a toujours été sur les murs, derrière les gens. Il n’y a pas une seule bande de vendue ici, alors on s’est dit que ce serait plus beau, de toute façon, et plutôt que de demander des heures de glace gratuite, comme à bien des endroits, on louerait les bandes. Il y en a une soixantaine au total, et on a évalué un prix avec les conseillers pour les louer, c’est tout. »

Devant la commission municipale

Interrogé à la suite de la séance, Yves Turgeon a maintenu ses inquiétudes sur la légalité ou la conformité d’une telle entente avec l’équipe. Il entend interpeller la Commission municipale du Québec sur la question. « Le fait que la municipalité cède des revenus à un tiers (l’équipe de hockey), c’est ce que l’on doit valider. Ça se peut que le juridique dise qu’il n’y a pas de problème. »

Sur le fait qu’aucune publicité n’apparaisse sur les bandes de l’aréna à l’heure actuelle, le maire indique qu’un projet de les utiliser comme véhicule publicitaire en vue d’aller chercher de nouveaux revenus était déjà dans les cartons de la municipalité.

« On avait eu cette idée dans la foulée de Kraft Hockeyville, mais on a dû l’abandonner, puisque c’était les mêmes acteurs qui sont maintenant impliqués dans le Sénior AAA », a-t-il indiqué.

Invité à commenter le fait que de céder les bandes à l’équipe ressemblait davantage à une commandite qu’une aide financière, M. Turgeon estime que la municipalité devait être prudente.

« On peut appuyer des services à la population, mais ce n’est pas le cas ici. Ça tient davantage du divertissement et c’est une structure d’entreprise », soutient-il en terminant.