Participation de son frère aux Olympiques de la jeunesse: Anne Gagné aux premières loges
SPORTS. Pendant que son frère Olivier prenait part à deux descentes en snowboardcross dans le cadre des Jeux olympiques de la jeunesse, qui ont eu lieu au cours des derniers jours en Corée du Sud, Anne Gagné a vécu elle aussi, au rythme de cette compétition internationale. C’est d’ailleurs en direct de ce pays qu’elle a partagé son vécu avec nous.
Entraîneure du jeune athlète etcheminois et spectatrice assidue pour l’occasion, elle a vu Olivier prendre la 13e place sur 28 coureurs lors de la descente individuelle puis le lendemain, terminer en 14e place de la course en équipe mixte avec sa coéquipière Rose Savard-Ferguson.
Bénévole aux Jeux
Sans tambour ni trompette, Anne Gagné s’est donc rendue en Corée du Sud afin d’encourager son frère dans ses compétitions, mais également pour vivre une expérience hors du commun, elle qui a agi comme bénévole lors des compétitions de snowboardcross et skicross.
C’est au début du mois de décembre qu’Anne Gagné a reçu la confirmation qu’elle s’en allait en Corée, sans savoir à la base ce qui l’attendait comme tâche. Après avoir fait des approches auprès de personnes qu’elle connaissait au sein de la FIS, elle qui avait été officiel à la Coupe du monde du Mont-Sainte-Anne en mars 2023, elle a pu cheminer au sein de l’organigramme de ces Jeux, jusqu’à la responsable des bénévoles de la compétition.
« Avec le décalage et l’enjeu de la langue, car l’anglais n’est pas nécessairement très fort en Corée du Sud, j’ai fini par avoir une réponse en décembre me disant que j’avais ma place. Ce fut un long processus et il me manquait des détails avant que je puisse acheter mon billet d’avion », précisait-elle lors de notre entretien en ajoutant qu’après un vol sans escale de 15 heures entre Toronto et Séoul, elle a pu se rendre sur le site pour en savoir davantage.
« Au début, je ne savais pas trop ce que j’allais faire. On m’a dit que j’allais être messagère, sans que je sache vraiment ce que c’était. Ensuite, on m’a dit que j’allais être sur l’équipe pour faire les lignes bleues sur le parcours, ce qui permet de mieux délimiter le parcours et améliorer la visibilité pour les coureurs. Je me disais que peu importe ce que j’allais faire, juste le fait d’être bénévole était ma récompense. Tant que je pouvais voir Olivier faire ses courses, j’étais prête à faire n’importe quoi », poursuit-elle en ajoutant qu’une fois sur place, des discussions avec des représentants de la FIS, sur place, lui ont rapidement permis de prendre du galon.
« En parlant avec eux, ils se sont aperçus que j’avais de l’expérience et que je savais comment se déroulaient les compétitions. On m’a ensuite nommée responsable de la préparation des athlètes autant en snowboardcross qu’en skicross, les compétitions à ce niveau ayant lieu les 23 et 24 janvier », précise-t-elle en ajoutant qu’elle avait notamment pour mandat, avant les descentes, de donner à chacun les dossards appropriés, soit ceux correspondant à la porte d’où ils devaient amorcer leur descente, et surtout au bon temps.
« C’est à peu près ce que je faisais au Mont Sainte-Anne l’an passé. Comme je connaissais plusieurs des athlètes présents pour les avoir côtoyés sur le circuit nord-américain ou de la Coupe d’Europe, tout s’est bien déroulé », a-t-elle ajouté en rappelant que pour la seule piste de snowboardcross et de skicross, 75 bénévoles étaient requis. Elle et un Argentin étaient les seuls non-Coréens présents.
« Moi et mon collègue argentin pouvions parler anglais ensemble. Sinon, je me débrouillais pas mal avec le langage des signes au cours des derniers jours, on se débrouille comme on peut », indique-t-elle en disant apprécier pleinement son expérience.
« Il y avait un enjeu avec la langue et j’étais dans un monde complètement inconnu. On mangeait du riz trois fois par jour, mais je ne me plaignais pas. J’étais logée et nourrie, sinon je ne serais pas venue ici » conevait-elle également en ajoutant qu’elle dormait dans une auberge de jeunesse.
« Je ne pense pas revenir ici, alors j’en profite pleinement. Le 24 au soir ou le 25 au matin, je retournerai à Séoul où j’en profiterai pour visiter la ville avant de revenir au Québec », précisait-elle alors en mentionnant qu’elle reviendrait au Québec le 26 janvier.
Vers les Olympiques d’hiver de 2026 ?
Celle qui étudie à l’UQAR de Lévis dit avoir beaucoup apprécié son expérience aux Olympiques jeunesse qui, espère-t-elle, sera un tremplin vers son principal objectif qui serait de participer, en tant qu’officiel, aux prochains Jeux olympiques d’hiver qui auront lieu en 2026 en Italie.
« C’est mon rêve, mon but ultime et avec la Coupe du monde qui s’en vient à la fin de la saison au Mont-Sainte-Anne, je souhaite continuer à me faire connaître auprès des bonnes personnes. On me dit que je suis efficace, alors on va espérer que ça mènera vers l’atteinte de mon objectif », mentionne-t-elle en terminant.
Belle expérience pour Olivier
De retour de son périple en Corée du Sud, Olivier Gagné a dit avoir apprécié son expérience, malgré quelques pépins dont l’arrivée en retard de ses bagages et de sa planche après la tenue des descentes d’entraînement. « On a fait ce qu’on pouvait avec ce qu’on avait », a-t-il indiqué en précisant qu’il a dû utiliser la planche d’un de ses coéquipiers de l’équipe nationale.
« C’est certain que j’aurais aimé faire mieux, car j’ai chuté dans une de mes courses, ce qui m’a empêché de passer en demi-finale. Sinon, ça allait bien jusque là », a-t-il précisé en mentionnant que le temps est passé rapidement et qu’il avait apprécié la présence de sa sœur Anne dans l’entourage des coureurs.
Encore jeune, Olivier vise, un jour, une participation aux véritables Jeux olympiques d’hiver. Si ce ne sont pas ceux de 2026 en Italie, ceux de 2030 pourraient être davantage dans sa mire, d’autant plus qu’une carrière en snowboard peut être assez longue, plusieurs planchistes dans la trentaine étant toujours actifs sur la scène des différentes coupes du monde.