Porter Brian Mulroney vers son dernier repos: un grand honneur pour Yves Labbé

CÉRÉMONIE. Policier comptant près de 20 ans de carrière au sein de la Gendarmerie royale du Canada, Yves Labbé a vécu une expérience unique le 23 mars dernier alors qu’il fut l’un des agents choisis pour porter le cercueil de l’ancien premier ministre canadien Brian Mulroney lors des funérailles nationales de ce dernier à la Basilique Notre-Dame, à Montréal.

Sergent-major intérimaire depuis le mois de février dernier, poste qu’il occupera jusqu’en septembre prochain à tout le moins, le natif de Saint-Damien a mentionné que c’était un peu « par défaut » qu’il avait pu vivre cette expérience.

« Dès qu’il y a une funérailles d’état ou une autre cérémonie du genre où la GRC est invitée à jouer un rôle protocolaire, c’est le sergent-major qui prend la pôle et dans ce cas-ci, c’était moi. J’ai appelé sergent-major en chef de la GRC pour lui dire que j’étais prêt pour la tâche, mais comme je n’étais pas encore sergent-major en titre, mais intérimaire, je ne pouvais pas être le commandant du groupe de porteurs. Je pouvais cependant être le premier porteur », indique le policier d’expérience.

Yves Labbé souligne que la semaine avant les funérailles a été réservée avec la préparation de la cérémonie.

« Il fallait visiter les différents lieux, puis rencontrer les forces armées, Héritage Canada ainsi que les personnes et organismes impliqués dans l’organisation des funérailles. Le lundi, on pratiquait de 7 h à 17 h avec un corbillard et un cercueil fournis par la maison funéraire. Il fallait monter et descendre les escaliers avec ce cercueil dans lequel on mettait du poids, en sachant que le jour de la cérémonie, le corps de M. Mulroney aurait un poids certain du fait que c’était un homme d’une forte stature », précise le sergent Labbé en ajoutant que le lendemain, M. Mulroney a été porté en chapelle ardente au 144, rue Wellington, devant le Parlement.

Le lendemain, il a été escorté jusqu’à Montréal pour une autre chapelle ardente à la Basilique St-Patrick le jeudi. Une pratique générale a eu lieu le vendredi 22 mars en vue de la cérémonie funéraire du samedi. Une fois cette dernière terminée, le cortège policier a escorté ce dernier et les membres de la famille au cimetière pour une cérémonie privée.

« J’ai pris part à plusieurs cérémonies d’envergure nationale et même internationale, mais c’était ma première expérience du genre. M. Mulroney, ce n’était pas n’importe qui. Il était connu partout dans le monde. C’était un honneur de porter M. Mulroney. Je ne le réalisais pas avant le jour même des funérailles, car avant tu n’as pas le temps d’y penser vraiment, l’horaire étant rempli. Mais le jour même, tu arrives sur place, tu vois tous les dignitaires qui sont présents, sans oublier les caméras. C’est vraiment impressionnant », précise-t-il.

Le sergent-major Labbé ajoute que si les gens qui regardent de chaque côté de l’allée sont impressionnés par les porteurs qui sont tous vêtus de rouge et marchent au pas, ces derniers essaient de faire leur travail de façon professionnelle, même si c’est impressionnant pour eux aussi avec la présence des dignitaires, des caméras et des réflecteurs qui sont braqués sur eux, sans oublier les membres de la famille Mulroney.

« On sait à quel point M. Mulroney a joué un rôle important dans l’histoire canadienne. Je crois que notre présence a aidé la famille dans son processus de deuil. C’est une expérience d’une vie et ce ne sera peut-être pas la dernière expérience du genre à laquelle je prendrai part étant donné les fonctions que je vise.