Recherche sur le cancer: nouveau défi sportif pour Fannie Lapointe

SAINT-DAMIEN. Souffrant de leucémie myéloïde chronique depuis l’âge de 24 ans, ayant reçu un diagnostic à cet effet en septembre 2005, Fannie Lapointe mord à pleines dents dans la vie. La recherche sur le cancer, qui lui a permis d’être toujours des nôtres 19 ans plus tard, est une priorité pour la résidente de Saint-Damien.

En 2012, Fannie avait lancé une première campagne de financement pour la Société de recherche sur le cancer (SRC), opération qui lui avait permis d’amasser 10 000 $ et de se rendre au Camp de l’Everest, montée qu’elle avait presque réussie, ayant dû rebrousser chemin à 300 mètres de l’arrivée pour des raisons de santé.

Douze ans plus tard, la native de Sainte-Sabine récidive. En décembre dernier, à l’invitation de la SRC, elle lançait une nouvelle campagne de financement avec, une fois de plus, pour objectif de récolter 10 000 $. Tout comme en 2012, alors qu’elle avait choisi de se rendre au Camp de base de l’Everest, cette nouvelle campagne de financement s’accompagne d’un défi physique qu’elle a choisi de relever.

« En 2012, je souhaitais me rendre au camp de base de l’Everest, mais je n’avais pu terminer mon défi en raison des médicaments que je prenais. Ceux-ci bloquaient le développement de la maladie et des globules blancs, mais également la production de globules rouges qui sont nécessaires en altitude, alors que tu as besoin d’oxygène. J’ai pleuré tout le long en descendant, mais ce fut une excellente expérience, un moment de dépassement de soi », rappelle-t-elle.

En 2019, Fannie s’était réinscrite afin de retourner au camp de base, mais la Covid est arrivée et tout a été mis sur pause. « De nos jours, ils n’offrent plus le camp de base, mais ils ont remplacé cela par d’autres épreuves dont le Massif du GR20 en Corse où j’irai en septembre », poursuit-elle en ajoutant qu’à ce moment (en 2019), elle avait récolté plus de 1 750 $. La presque totalité de cette somme (1 300 $) a été transférée à l’actuelle campagne de financement, la différence servant à son inscription au GR20.

Défi technique et difficile

Fille de défis, adepte de randonnée en sentiers et en montagnes, Fannie Lapointe souligne que la traversée du Massif du GR20 est, selon certaines personnes qu’elle connaît et qui ont fait les deux, plus technique que la montée du Camp de base de l’Everest) en ce sens qu’il offre des montées et descentes constantes, avec des dénivelés pouvant aller de 1 100 à 1 200 mètres par jour, ainsi que des sentiers étroits et escarpés. Les personnes qui s’y rendent marchent entre 10 et 15 km par jour dans ces conditions.

« C’est un défi personnel, car je fais déjà beaucoup de randonnée et je ne voulais pas juste faire une randonnée pour faire une randonnée. Pour ceux qui le font au complet, c’est plus de 9 000 mètres de dénivelé positif sur 190 km. C’est l’un des défis les plus difficiles d’Europe », soutient celle qui a amorcé son entraînement au cours des derniers jours.

Pour l’aider dans sa préparation, elle tenait à souligner le soutien du Parc Massif du Sud qui lui a offert un laissez-passer lui permettant d’aller s’entraîner en montagne aussi souvent qu’elle le voudra, d’ici son départ pour la Corse.

Ces dix journées seront intensives pour la jeune femme qui s’envolera donc pour la Corse le 5 septembre. Selon l’itinéraire qu’elle a partagé avec le journal, les participants arriveront sur place et s’installeront dès le jour 2 (6 septembre) et se lanceront à l’assaut du GR 20 dès le lendemain, pour 97 km de randonnée sur huit jours.

Jour 1 de la randonnée : 13 km avec un dénivelé positif de 700 mètres ; jour 2 : dénivelé positif de 1 200 mètres et 15 km de marche ; jour 3 : 1000 m de dénivelé et 9 km de randonnée ; jour 4 : 500 mètres de dénivelé et 12 km ; jour 5 : 900 mètres de dénivelé et 13 km ; jour 6 : 1 100 mètres de dénivelé et 10 km de marche. Jour 7 : 700 mètres de dénivelé et 12 km de marche ; jour 8 et dernier du défi : 13 km de marche.

« Je serai de retour le 15 septembre. Ma fille aura deux ans cette journée-là. Ce sera assurément très émotif », précise celle qui invite les personnes et entreprises à la soutenir financièrement ou de toute autre façon comme le fait le Parc du Massif, dans l’atteinte de son objectif.

Marché aux puces

Officiellement, Fannie Lapointe doit attendre son objectif financier (10 000 $) d’ici le 6 mai. Sachant qu’elle s’est inscrite sur le tard et qu’elle avait récolté 6 000 $ au 11 avril, elle se dit consciente qu’il lui sera impossible d’atteindre l’objectif à cette date. Néanmoins, elle poursuit ses efforts, sachant qu’elle pourra étirer celle-ci jusqu’à la mi-octobre.

« En ne tenant pas compte des 1 300 $ récoltés 2019, j’ai tout de même amassé 4 500 $ en quatre mois. Lors de ma première campagne de financement, les 10 000 $ avaient été plus faciles à attendre qu’aujourd’hui, car je travaillais et j’avais un réseau professionnel, ce qui n’est pas le cas actuellement, car je suis aux études depuis deux ans », précise celle qui entend organiser une vente de garage d’ici le 6 mai, la date et l’endroit demeurant à préciser au moment d’écrire ces lignes.

Un parcours unique

Comme on le mentionnait précédemment, Fannie Lapointe a fait de la recherche sur le cancer sa cause principale. Et avec raison !

« Je trouve important de soutenir la recherche, car je suis en vie grâce à la recherche. Les médicaments dont j’ai bénéficié ont été développés par des chercheurs, tout comme le programme de traitement sans médication, ou TFR (Treatment Free Remission), que je suis depuis trois ans et qui prévoit des suivis réguliers aux trois mois. Je me considère très chanceuse, car beaucoup d’autres n’ont pas eu de chance de survivre au cancer », indique-t-elle en ajoutant que le TFR lui avait permis de réaliser un autre de ses rêves les plus chers, soit celui de donner naissance à sa fille Mathilde qui aura deux ans le 15 septembre.

Cela fait trois ans, depuis le 14 février, qu’elle ne prend plus de médicaments. Les suivis, sur une base mensuelle, se font aux trois mois dorénavant. « La maladie est là, on la voit, mais c’est tellement infime. J’ai d’aussi bons résultats, sinon de meilleurs, sans médication qu’en prenant des médicaments. Cela reste stressant, mais je suis tellement suivie de près que ce serait surprenant qu’il m’arrive autre chose sans que je ne le sache et les spécialistes non plus », insiste-t-elle en terminant.

Les personnes et entreprises intéressées à soutenir Fannie Lapointe dans l’atteinte de son objectif peuvent le faire en se rendant sur le site web du « Challenge sur le cancer ». Vous trouverez le nom de Fannie dans la liste des participants.