Saint-Charles réclame de l’aide

MUNICIPAL. La municipalité de Saint-Charles espère, depuis un bon moment, avoir de l’aide pour remplacer ses équipements de traitement des eaux usées et augmenter sa capacité de traiter celles-ci, l’usine actuelle étant devenue désuète avec le temps.

Selon le plus récent classement de la Fondation Rivières, la municipalité de Saint-Charles se retrouvait au 83e rang des localités dont les déversements d’eau excédentaires se retrouvaient dans l’environnement, selon les données de 2022. C’est cet aspect qui inquiète le maire de la localité, Pascal Rousseau. « Ça fait plus d’une dizaine d’années qu’on en parle. Les conseils municipaux précédents ont aussi travaillé là-dessus. »

Il dit avoir eu quelques conversations avec la députée de Bellechasse, Stéphanie Lachance, au cours des dernières semaines. « Elle travaille pour nous et fait le suivi avec les ministères concernés, mais on aimerait que ce soit plus rapide, c’est sûr. »

Saint-Charles-de-Bellechasse, c’est une population d’environ 2 700 citoyens, dont un peu moins de 2 000 sont branchés sur le réseau municipal. Malgré cela, l’usine actuelle ne peut traiter toute l’eau qui est acheminée par le réseau, particulièrement lors de certaines périodes. Construite en 1987, l’usine avait été conçue pour une population de 1 450 citoyens.

Opérateur à l’usine de traitement des eaux à Saint-Charles, Nicolas Labrecque mentionne qu’à cette période de l’année, la capacité de celle-ci est fortement mise à contribution. « Au printemps, il y a beaucoup d’eau parasitaire, avec la fonte des neiges et le reste. Le régulateur que nous avons nous permet un débit de 2 200 à 2 300 mètres cubes d’eau par jour, le reste passe tout droit et se retrouve dans l’environnement. Ces temps-ci, on déborde 24 heures sur 24. »

Équipements désuets

L’usine actuelle, qui a plus de 35 ans, a somme toute atteint sa fin de vie utile. « Généralement, des équipements comme ceux-là ont une durée de 30 ans. Quand je suis arrivé, il y a une vingtaine d’années, nous étions déjà au-delà du débit de conception, lors de la mise en route de l’usine. »

M. Labrecque précise que des équipements sont renouvelés, mais que certains ont possiblement déjà fait leur temps. « Les panneaux électriques sont ceux d’origine, l’inverseur automatique également. Déjà il y a une quinzaine d’années, on me disait de vivre avec les équipements en place, car on irait éventuellement vers une nouvelle usine. On vit avec de vieux équipements, car on pense aller vers de nouvelles installations. »

Il ajoute que la quantité d’eau acheminée vers l’usine va très souvent doubler la quantité prévue lors de sa conception. « Actuellement, nous recevons à peu près 2 300 mètres cubes d’eau chaque jour, alors que le débit de conception était de 1 158 mètres cubes », précise-t-il.

Nicolas Labrecque souligne que les débordements sont calculés en nombre et non en fréquence ou quantité d’eau déversée. « On peut les calculer en temps, mais lorsque nous communiquons l’information au ministère, ce n’est pas calculé en période de fonte. C’est généralement entre juin et novembre où les données apparaissent dans nos suivis. »

Il ajoute que même si une bonne partie du réseau a été refait, il demeure que certains endroits peuvent être fragiles et de l’eau peut s’y infiltrer occasionnellement. « Il est probable que ça se produit lors de fortes pluies et à la fonte des neiges, si certains endroits ne sont pas complètement étanches. On essaie de diminuer les débordements, sauf que si on augmente la capacité de pompage, on se doit d’y ajouter des équipements additionnels et améliorer la capacité de traitement. On ne peut faire ça sans réviser l’ensemble du projet. »

Une nécessité

Autre élément qui inquiète le maire Pascal Rousseau, c’est tout le temps nécessaire à la mise en fonction d’une nouvelle usine. « Tout ça va demander du temps. Si nous devions être acceptés demain dans un programme, il faut compter toutes les étapes que cela implique, telles que les plans et devis, les certificats d’autorisations, la construction et le reste, on parle de quelques années encore. »

Ce dernier est conscient qu’avec l’ouverture d’une nouvelle école primaire à l’automne et l’ensemble des infrastructures existantes, Saint-Charles peut aspirer à accueillir davantage de citoyens. Il maintient que c’est la vétusté de l’usine actuelle qui doit être prise en compte.

« On souhaite être conformes aux exigences environnementales, que notre usine soit conforme pour répondre aux besoins de notre population actuelle et recevoir de l’aide pour ça. Si on devait augmenter nos prévisions de population et s’équiper en conséquence, c’est la municipalité qui absorberait la différence », insiste-t-il en ajoutant que de composer avec de vieux équipements a un coût, de toute façon.

Pour le maire Rousseau, le temps presse, surtout que les exigences environnementales deviennent de plus en plus sévères. « Les normes doivent changer en 2026. On devra commencer à prélever des échantillons le 1er mai. Si nos résultats devaient montrer des résultats supérieurs aux normes, la chose pourrait sûrement donner un signal aux différents ministères et nous qualifier pour des programmes déjà existants. Ça donnerait des éléments additionnels à notre députée pour les convaincre », estime-t-il en terminant.