Saint-Lazare: CDL en mode développement

AFFAIRES. Le projet de l’entreprise CDL, dont le siège social est à Saint-Lazare, d’agrandir ses installations chemine bien, selon son directeur général, Vallier Chabot. Le fabricant d’équipements d’érablière avait confirmé ses intentions à l’été 2022, anticipant une augmentation importante des activités acéricoles au cours des prochaines années.

L’entreprise a obtenu l’été dernier, de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ), une exclusion de la zone agricole d’une parcelle de terrain contiguë à ses installations pour des activités commerciales et industrielles reliées à l’agriculture. Cette étape étant maintenant franchie, CDL peut planifier la suite des choses.

« Nous sommes maintenant dans la phase environnementale. On nous dit que d’ici l’automne, nous pourrions avoir toute l’information nécessaire pour notre projet d’agrandissement du siège social », confirme M. Chabot.

Les besoins d’espace de l’entreprise sont évidents, puisqu’elle doit utiliser différentes alternatives en guise de lieux d’entreposage. « Nous avons plusieurs espaces locatifs autour de Saint-Lazare. Nous en avons un à Saint-Lazare, un à Sainte-Claire, deux à Saint-Damien et l’idée est de centraliser tout ça au même endroit pour être plus efficaces. C’est une gestion quotidienne. »

M. Chabot indique que l’échéancier avance à un bon rythme. « Quand nous avons débuté, nous savions que ce serait un processus d’au moins deux ans. Dans les faits, ça se déroule même plus rapidement qu’anticipé. Nous avons eu une bonne collaboration pour les acceptations et le zonage. On avance comme prévu », soutient-il.

Cela dit, l’entreprise a d’autres projets sur la table, M. Chabot préférant toutefois demeurer prudent avant de s’avancer. « Nous avons un peu de recherche et développement à faire avant de se lancer. Les projets se situeront autour de l’innovation vers le consommateur en diversifiant nos produits. La filière au complet s’y intéresse, mais notre plan d’affaires est unique. On croit aux synergies entre les producteurs, les transformateurs et les équipementiers. »

Une industrie vivante

Vallier Chabot est à la tête d’une entreprise en santé et dont l’avenir est prometteur. Le Groupe CDL compte aujourd’hui sur près de 450 employés à travers l’Amérique du Nord, dont environ 250 dans Bellechasse uniquement. Sa confiance envers son industrie est inébranlable.

« Ça va bien, on a une belle équipe et du bon monde. La beauté de notre industrie est qu’elle est carrément dans la lignée du développement durable. On fait du sucre à partir d’une forêt que l’on doit entretenir, qui capte du carbone, et une industrie qui sera possiblement carboneutre d’ici quelques années au niveau de l’énergie que l’on utilise. »

À l’image de CDL, les équipementiers ont mis beaucoup d’énergie en recherche et développement pour améliorer la production, mais aussi l’aspect environnemental d’une telle production. « La transition a commencé il y a une dizaine d’années. Il y a de plus en plus de conversion. Il y a une volonté des producteurs d’aller-là et ça chemine bien. »

Le Groupe corporatif CDL a d’ailleurs fait l’acquisition, tout récemment, de l’entreprise Produits d’érable Prestige Inc. de Saint-Eusèbe au Bas-St-Laurent, entreprise familiale spécialisée dans la production et la distribution de produits de l’érable transformés et emballés.

« L’idée derrière cette acquisition était d’ajouter une troisième chaîne de valeur à notre groupe. Nous étions intégrés jusqu’au baril, maintenant nous le sommes jusqu’au consommateur. Saint-Eusèbe est aussi stratégique puisqu’il y a beaucoup d’érables dans un petit rayon et ce sont de gros producteurs. »

Tout comme ceux qui les ont précédés, Vallier Chabot et son entourage ont encore le goût de faire avancer l’industrie du sirop d’érable. « Nous baignons dans le sirop depuis que nous sommes jeunes dans notre famille. On connaît le métier, ses enjeux, ses opportunités. Nous avons des gens autour de nous qui sont passionnés et qui nous aident là-dedans. On ne fait que commencer à comprendre l’acériculture. On connaît peu de chose sur l’arbre lui-même, on ne maîtrise pas encore la dynamique d’une coulée, selon la météo. C’est une science qui est jeune. »

Globalement, il demeure convaincu que l’avenir de l’acériculture est prometteur et son potentiel illimité, particulièrement parce que la ressource est unique et l’intérêt à son endroit grandissant. Sa tradition demeure très vivante, observe-t-il. « Aujourd’hui, aller à la cabane moderne est peut-être différent que d’aller à la cabane traditionnelle, mais ça demeure une partie de notre héritage printanier. C’est une industrie qui a encore un cachet familial et culturel très fort », selon ses constats.