Sylvain Lapierre élu à la présidence de la Fédération des producteurs d’œufs du Québec

AGRICULTURE. Sylvain Lapierre de Saint-Gervais est le nouveau président de Fédération des producteurs d’œufs du Québec (FPOQ). Élu par acclamation le jeudi 11 avril dernier, il succède au Beauceron Paulin Bouchard qui était à la tête de l’organisation au cours des 13 dernières années. 

M. Lapierre, qui devient le neuvième président des 60 ans d’histoire de la Fédération, siège sur le conseil d’administration provincial depuis 2007, ayant joint l’exécutif en 2012 à titre de 2e vice-président provincial.

« Paulin Bouchard nous avait annoncé, en février dernier, qu’il quittait ses fonctions et un peu naturellement, les gens se sont tournés vers moi pour prendre la relève, car cela faisait longtemps que je suis là. Je me sentais prêt à prendre ce poste en sachant que j’avais l’appui du conseil d’administration », indique le Bellechassois qui est propriétaire des Œufs Lapierre.

Sylvain Lapierre rappelle que la Fédération gère les dossiers touchant les quelque 200 producteurs d’œufs de la province. Son action se déroule non seulement au provincial, mais également au Canada, celle-ci prenant part à beaucoup de comités au National.

« La préservation de la gestion de l’offre vient en tête de liste des priorités, mais nous avons divers programmes à gérer. Notre objectif est de maintenir le prix le plus bas possible pour les consommateurs. On veut s’assurer que notre produit (les œufs de consommation) soit le plus abordable possible et que le prix ne diffère pas trop de celui des œufs américains qui occupent une partie de notre marché en raison des ententes de libre-échange », précise-t-il en rappelant que la gestion de l’offre permet d’établir un coût de production stable pour les œufs produits ici et un meilleur contrôle des produits passant par nos frontières.

Nous n’exportons pas et nous produisons uniquement pour les consommateurs canadiens. Nous sommes vraiment dans les produits locaux, en fonction des parts de marché historiques. Chacun ne produit pas nécessairement en fonction de la population qu’il dessert, ce qui fait que bien de nos œufs circulent à travers le Canada, pas seulement au Québec. On gère la production pour qu’elle soit la plus ordonnée possible. «

Une industrie qui se porte bien

Toujours selon Sylvain Lapierre, l’industrie des œufs de consommation se porte bien au Québec et au Canada. Le contrôle de la production est assuré par la gestion de l’offre qui établit les quotas des producteurs en fonction des besoins de la population canadienne et de la consommation de cette dernière.

» La gestion de l’offre sert très bien nos producteurs. Si la Covid a ralenti notre croissance, celle-ci tend à revenir à la hausse, car on mange de plus en plus d’œufs. On a eu beaucoup de croissance entre 2012-2013 et 2020. Quand j’ai commencé dans la production, nous faisions face à différents problèmes comme la crise du cholestérol. Mon père avait même son quota diminuer de 20 % un moment donné, au début des années 1980 », rappelle-t-il en ajoutant que la gestion de l’offre aide les producteurs à planifier à long terme et de profiter d’un retour constant sur leur investissement, d’année en année.

Soulignons que le Québec regroupe, à lui seul, un peu plus de 200 producteurs d’œufs québécois qui possèdent 6,8 millions de poules pondeuses donnant entre 6 et 7 millions d’œufs quotidiennement.

« L’industrie se porte bien en raison de la hausse de consommation que nous connaissons actuellement. Ce faisant, nous c’est plus de contingents, plus de quotas et plus de poules pour les producteurs. Ces poules mangent ainsi plus de moulée, ce qui a un effet positif sur nos meuniers. C’est aussi plus de travail pour les classificateurs d’œufs et c’est bon pour tout le monde, incluant les supermarchés », précise le nouveau président provincial qui rappelle également que lors de temps économiques plus difficiles, les œufs représentent la protéine la moins dispendieuse sur le marché.

Sylvain Lapierre rappelle également que les producteurs d’œufs ont un souci grandissant envers la carboneutralité et la production de l’environnement, et que celle-ci est bien placée pour faire face aux défis qui se dressent devant eux à ce niveau.

Bien-être animal

Sylvain Lapierre rappelle également que les investissements ont été apportés, au cours des 15 dernières années, dans la mécanisation de la production et l’implantation de la nouvelle technologie dans les pondoirs.

« Des pas de géants en la matière ont été effectués en la matière et pour répondre aux attentes de la société, nous avons beaucoup investi dans le bien-être animal en changeant la traditionnelle cage par des espaces plus grands avec des nids et des perchoirs et des espaces pour gratter », insiste le producteur bellechassois qui a lui-même investi plus de 3 M$ dans son nouveau pondoir en 2022.

« En plusieurs endroits, nous avons des poules en liberté, car nous avons de plus en plus de consommateurs à la recherche d’œufs provenant de poules en liberté. Nous avons l’obligation de répondre aux besoins des consommateurs, même si ça coûte plus cher à produire. Il faut cependant que la demande soit constante à ce niveau pour que des producteurs décident de se lancer dans une telle production, car ça coûte plus cher », mentionne-t-il en terminant.