Un contrat fédéral de 500 M$ pour la Davie
NAVIRE. Un nouveau contrat de 500 M$ sur cinq ans a été attribué au chantier lévisien Davie, pour l’entretien de trois frégates de classe Halifax de la Marine nationale canadienne, par le gouvernement fédéral qui en a fait l’annonce ce 16 juillet, à Lévis.
Les travaux devraient commencer en 2020. Ces contrats devraient permettre de «créer ou préserver jusqu’à 400 emplois sur le chantier naval ainsi que des centaines d’emplois connexes pour les fournisseurs et sous-traitants du secteur maritime», estime le gouvernement canadien.
C’est «le plus important contrat fédéral octroyé à la Davie à ce jour», a affirmé le ministre de la Famille, des Enfants et du Développement social, Jean-Yves Duclos, venu annoncer la nouvelle aux travailleurs lévisiens.
«C’est la première fois qu’on peut dire qu’enfin un gouvernement franchi un pas extrêmement important pour assurer la pérennité du Chantier Davie, avec autre chose que des contrats temporaires», a salué le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.
Un investissement total de 7,5 G$
Dans un même temps, Ottawa a octroyé un contrat à Seaspan Victoria Shipyards Limited et finalise un contrat similaire avec Irving Shipbuilding pour un montant total de 1,5 G$. Ces contrats initiaux d’une durée de cinq ans garantissent un minimum de trois frégates pour chaque chantier naval.
Pour la réfection, la rénovation et la maintenance de 12 frégates de classe Halifax de la Marine royale canadienne, le gouvernement fédéral prévoit investir près de 7,5 G$ d’ici la mise hors service des navires et jusqu’à ce que de nouvelles frégates soient disponibles dans une vingtaine d’années.
Des perspectives sur le long terme
La Davie devrait «avoir au minimum 2 G$ sur les 7,5», a garanti le ministre, puisqu’Ottawa a «l’intention de conclure des contrats à long terme» avec le Chantier. «Le gouvernement aura besoin du chantier pour les 20 prochaines années», a-t-il ajouté.
Le gouvernement fédéral devrait «faire en sorte que le Chantier Davie fasse partie des trois chantiers de la nouvelle Stratégie de construction navale canadienne», croit le ministre. «On sait très bien que le Chantier Davie est très bien positionné pour être un de ces trois chantiers», a soutenu M. Duclos. En 2015, les libéraux partaient «d’une situation difficile», puisque «la relation entre le gouvernement canadien et le Chantier Davie était essentiellement coupée».
«L’ancien gouvernement conservateur avait exclu le Chantier Davie de sa Stratégie nationale de construction navale. Ce qui a été considéré à l’époque comme une erreur majeure et qui est toujours en 2019 une erreur majeure», a lancé le ministre Duclos. Le ministre considère qu’il faut «reconstruire la relation entre le gouvernement canadien et le Chantier Davie» qui est un «incontournable». «Davie renait et Davie reprend sa place», a-t-il affirmé.
Dans cette perspective, il a rappelé les derniers contrats octroyés au chantier, qui ont commencé avec la construction du navire ravitailleur Asterix, suivie par la conversion des trois navires brise-glace pour la garde côtière, puis la construction de deux traversiers pour assurer les traversées dans l’est vers les îles de la Madeleine et l’île du Prince-Édouard.
Une «bonne nouvelle» pour les travailleurs
La présidente du Conseil central de Québec-Chaudière-Appalaches (CSN) a salué «la bonne nouvelle» pour les travailleurs, mais s’inquiète «pour demain» puisque le nouveau contrat ne débutera pas avant 2020.
Le CSN et le syndicat attendent désormais que le chantier soit intégré dans la Stratégie nationale de construction navale. «C’est le dernier bout qui manque pour corriger l’injustice historique que subit le chantier depuis 2011», observe-t-elle.
Quant au député fédéral de Lévis, Steven Blaney, il s’est dit déçu de cette annonce, car «les travailleurs qui ont été mis à pied n’auront rien de concret avant plusieurs mois». Il demande des contrats plus importants à court terme pour le chantier lévisien.