Des nouvelles frappes israéliennes à Rafah tuent au moins 22 personnes

RAFAH, Palestine — Des frappes israéliennes sur la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont tué 22 personnes, dont 18 enfants, ont déclaré dimanche des responsables de la santé, alors que les États-Unis étaient en voie d’approuver des milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire à leur proche allié.

Israël a mené des raids aériens quasi quotidiens sur Rafah, où plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont cherché refuge pour fuir les combats. Israël a étendu son offensive terrestre à la ville située à la frontière avec l’Égypte, malgré les appels internationaux à la retenue, dont celui des États-Unis. 

À Washington, la Chambre des représentants a approuvé samedi un programme d’aide de 26 milliards $ US, qui comprend environ 9 milliards de dollars d’aide humanitaire pour Gaza. 

La première frappe des dernières heures sur Rafah a tué un homme, sa femme et leur enfant de 3 ans, selon l’hôpital koweïtien voisin, qui a reçu les corps. La femme était enceinte et les médecins ont réussi à sauver le bébé, a indiqué l’hôpital.

La deuxième frappe israélienne a tué 13 enfants et deux femmes, de la même famille, selon les dossiers de l’hôpital. Une frappe aérienne à Rafah la nuit précédente a tué neuf personnes, dont six enfants.

La guerre entre Israël et le Hamas a tué plus de 34 000 Palestiniens, selon le ministère palestinien de la Santé contrôlé par le Hamas. L’offensive israélienne, en réplique à l’attaque meurtrière du 7 octobre en Israël, a dévasté les deux plus grandes villes de Gaza et a laissé une bande de destruction à travers le territoire. Environ 80% de la population a fui leurs maisons vers d’autres parties de l’enclave côtière assiégée, qui, selon les experts, est au bord de la famine.

Le conflit, qui en est à son septième mois, a déclenché des troubles régionaux opposant Israël et les États-Unis à l’Iran et aux groupes militants alliés au Moyen-Orient. Israël et l’Iran ont échangé des tirs plus tôt ce mois-ci, faisant craindre une guerre totale entre les ennemis de longue date.

Les tensions ont également augmenté en Cisjordanie occupée par Israël. Les troupes israéliennes ont tué dimanche deux Palestiniens qui, selon l’armée, ont attaqué un point de contrôle avec un couteau et une arme à feu près de la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. Le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les deux hommes tués étaient âgés de 18 et 19 ans, de la même famille. Aucune force israélienne n’a été blessée, selon l’armée.

Le service de sauvetage du Croissant-Rouge palestinien a, pour sa part, récupéré 14 corps après un raid israélien dans le camp de réfugiés urbain de Nur Shams en Cisjordanie qui a débuté jeudi soir. Parmi les personnes tuées figurent trois militants du groupe du djihad islamique et un garçon de 15 ans. L’armée dit avoir tué 10 combattants du Hamas dans le camp et arrêté huit suspects. Neuf soldats et officiers israéliens ont été blessés.

Dans un autre incident en Cisjordanie, un Israélien a été blessé dans une explosion dimanche, a déclaré le service de sauvetage du Magen David Adom. Une vidéo circulant en ligne montre un homme s’approchant d’un drapeau palestinien qui avait été planté dans un champ. Il semble déclencher un engin explosif.

La guerre à Gaza a été déclenchée par un raid du Hamas sans précédent dans le sud d’Israël le 7 octobre, tuant environ 1200 personnes, principalement des civils. Les combattants du Hamas avaient enlevé 250 personnes.  Des otages ont été libérés, mais Israël soutient que le Hamas détient toujours une centaine d’otages et les restes de plus de 30 autres personnes.

Des milliers d’Israéliens sont descendus dans la rue pour réclamer de nouvelles élections pour chasser le premier ministre Benyamin Netanyahou et conclure un accord avec le Hamas pour libérer les otages. Le premier ministre Netanyahou a promis de poursuivre la guerre jusqu’à ce que le Hamas soit détruit et que tous les otages soient libérés.

La guerre a tué au moins 34 049 Palestiniens et en a blessé 76 901 autres, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère ne fait pas de distinction entre les combattants et les civils dans son dénombrement, mais soutient qu’au moins deux tiers sont des enfants et des femmes. 

Israël blâme le Hamas pour les victimes civiles parce que ses militants se battent dans des quartiers résidentiels denses. L’armée affirme avoir tué plus de 13 000 combattants du Hamas, sans fournir de preuves.