La déforestation a augmenté de près de 45 % en 2023 dans le Cerrado, au Brésil

RIO DE JANEIRO — La déforestation a augmenté de près de 45 % en 2023 dans le Cerrado, une vaste région de savane tropicale du Brésil, par rapport à 2022, selon les données de décembre publiées vendredi par l’agence de surveillance du gouvernement.

L’Institut national de recherche spatiale a rapporté que 7852 kilomètres carrés de végétation avaient été détruits dans le Cerrado entre janvier et décembre 2023, notamment dans les États de Maranhao, Bahia et Tocantins.

Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2019, lorsque l’institut avait enregistré sa première année complète de déforestation dans cette région qui abrite plus de 800 espèces d’oiseaux et près de 200 mammifères, soit 30 % de la biodiversité totale du pays, selon le Fonds mondial pour la nature, une organisation à but non lucratif basée en Suisse.

Depuis son entrée en fonction il y a un an, le président Luiz Inácio Lula da Silva a réduit de moitié la déforestation en Amazonie, qui avait atteint son plus haut niveau depuis 15 ans sous son prédécesseur, Jair Bolsonaro. Même si les résultats ont été inégaux, le leader de gauche a promis de promouvoir un développement durable dans la région.

Contrairement à l’Amazonie, la majeure partie de la déforestation dans la région du Cerrado se produit sur des terres privées et une partie est légale, explique Ane Alencar, directrice scientifique de l’Institut de recherche environnementale d’Amazonie, une organisation brésilienne à but non lucratif. Selon elle, puisqu’une grande majorité des opérations du gouvernement fédéral se déroulent dans des zones forestières publiques, d’autres mesures doivent être prises. 

Dans cette région de savane tropicale, les propriétaires fonciers sont autorisés à abattre entre 65 et 80 % des arbres sur leurs propriétés, contre 20 % en Amazonie. L’Amazonie compte également beaucoup plus de zones protégées, comme les réserves naturelles et les terres indigènes.

«Beaucoup de gens disent que le Cerrado est offert en sacrifice», soutient Ane Alencar. «À l’échelle internationale, le Cerrado n’est pas très connu. S’il avait un nom comme l’Amazonie, nous aurions davantage de politiques (publiques) favorables à sa conservation.»

La situation dans le Cerrado contraste avec la promesse du président Lula de mettre fin à la déforestation nette d’ici 2030, soit deux ans après son mandat actuel.