L’armée israélienne amplifie son opération terrestre dans la bande de Gaza

JÉRUSALEM — Israël a amplifié samedi ses opérations militaires terrestres dans la bande de Gaza, envoyant des véhicules blindés et de l’infanterie dans le territoire assiégé, tout en maintenant des frappes aériennes et maritimes massives.

Le ministre israélien de la Défense a soutenu que «le sol a tremblé à Gaza» et que la guerre contre les dirigeants du Hamas sur le territoire est entrée dans une nouvelle étape.

Le bombardement, décrit par les habitants de Gaza comme le plus intense de la guerre, a également interrompu la plupart des communications dans le territoire.

L’armée israélienne a publié samedi des images montrant des colonnes de véhicules blindés se déplaçant lentement vers la bande de Gaza, la plupart apparemment proches de la frontière, et a soutenu que des avions de combat avaient bombardé des dizaines de tunnels et d’abris souterrains du Hamas.

Les sites souterrains sont une cible clé de la campagne israélienne visant à écraser le groupe qui dirige le territoire.

«Nous sommes passés à l’étape suivante de la guerre», a tranché le ministre de la Défense, Yoav Gallant, dans un discours diffusé samedi.

«Hier soir (vendredi), le sol a tremblé à Gaza. Nous avons attaqué en surface et sous terre. Les instructions données aux forces armées sont claires. La campagne se poursuivra jusqu’à nouvel ordre», a-t-il précisé.

Ses commentaires ont mis en lumière l’intensification progressive de ce qui devrait évoluer vers une offensive terrestre totale dans le nord de Gaza.

Dès le début de la guerre, Israël avait déjà massé des centaines de milliers de soldats le long de la frontière. Jusqu’à présent, les troupes avaient mené de brèves incursions terrestres nocturnes avant de retourner en Israël.

Samedi, le bilan de la guerre du côté palestinien s’élevait à 7700 morts depuis le 7 octobre, dont 377 décès signalés depuis vendredi soir, selon le ministère de la Santé du territoire. La majorité des personnes tuées sont des femmes et des mineurs, a indiqué le ministère.

Le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qidra, a déploré en mêlée de presse que l’interruption des communications eût «totalement paralysé» le réseau de la santé.

Ainsi, les habitants n’avaient aucun moyen d’appeler des ambulances, tandis que les équipes d’urgence devaient faire fi des bruits des barrages d’artillerie et des frappes aériennes pour rechercher les personnes dans le besoin.

Israël affirme que ses frappes ciblent les combattants et les infrastructures du Hamas. Selon le pays, des militants opèrent parmi les civils à Gaza, les mettant ainsi en danger.

Partout dans la bande de Gaza, des civils terrifiés se sont entassés dans des maisons et des abris, alors que les réserves de nourriture et d’eau commencent à manquer. L’électricité a été coupée par Israël au début de la guerre.

Plus de 1,4 million de personnes ont fui leur maison et près de la moitié d’entre elles se sont rassemblées dans les écoles et les refuges des Nations unies.

Inquiétudes pour les otages

L’intensification de la campagne aérienne et terrestre de l’armée israélienne a également suscité de nouvelles inquiétudes concernant les dizaines d’otages qui ont été faits prisonniers à Gaza le 7 octobre.

Samedi, des centaines de proches d’otages se sont rassemblés sur une place du centre-ville de Tel-Aviv, exigeant de rencontrer le premier ministre Benyamin Netanyahou.

Certains membres du groupe ont exigé qu’Israël fasse pression pour la libération de tous les otages avant de lancer sa campagne contre le Hamas. Les manifestants portaient des chemises arborant les visages de leurs proches disparus sous le mot «kidnappé» et les mots «Ramenez-les».

Les familles «ont le sentiment d’être laissées pour compte et que personne ne se soucie vraiment d’elles», a souligné Miki Haimovitz, ancienne députée et porte-parole du groupe. «Personne ne leur parle. Personne n’explique ce qui se passe», a-t-elle dénoncé.

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué que le nombre confirmé d’otages était de 229, après que quatre d’entre eux ont été libérés ces derniers jours grâce à la médiation du Qatar et de l’Égypte.

Il a rejeté les informations émanant de certains médias faisant état d’un éventuel accord de cessez-le-feu en échange de la libération des otages, affirmant que le Hamas était engagé dans une «exploitation cynique» des inquiétudes des proches des otages.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre, selon le gouvernement israélien.