Les autorités mexicaines portent à 39 le nombre de victimes de l’ouragan Otis

ACAPULCO, Mexique — Les autorités de sécurité mexicaines ont indiqué que le nombre de morts s’élève désormais à 39 à la suite l’ouragan de catégorie 5 Otis qui a frappé la côte sud du Pacifique du pays tôt mercredi.

La secrétaire mexicaine à la Sécurité, Rosa Icela Rodríguez, a déclaré dans un message vidéo enregistré avec le président Andrés Manuel López Obrador et publié sur la plateforme X (anciennement Twitter) que la cause probable du décès des 39 victimes était «une suffocation par submersion». Elle a ajouté que les enquêtes se poursuivent et que les victimes n’ont pas encore été identifiées.

Cette augmentation intervient alors que le bilan initial de 27 morts n’avait pas changé depuis son annonce jeudi. Le bilan des victimes de la tempête devenait un sujet de discorde alors que les médias locaux rapportaient la découverte de davantage de corps. M. López Obrador a critiqué ses opposants pour avoir tenté de faire du bilan des victimes de la tempête une question politique.

Mme Rodríguez a indiqué que le nombre de personnes disparues s’élevait à 10. Des centaines de familles attendent des nouvelles de leurs proches.

À Acapulco, samedi, des fonctionnaires et des bénévoles ont déblayé les rues, des files d’attente se sont formées autour des stations-service pour trouver de l’essence, et quelques familles chanceuses ont trouvé des denrées alimentaires de base, alors qu’une opération de secours mieux organisée prenait forme quatre jours après l’ouragan Otis.

L’aide a mis du temps à arriver. La destruction provoquée par la tempête de catégorie 5 a isolé la ville de près d’un million d’habitants pour le premier jour et elle s’est intensifiée si rapidement mardi que presque rien n’avait été organisé à l’avance.

Les autorités avaient la lourde tâche de rechercher les morts et les disparus. Beaucoup restaient incrédules que le bilan initial de 27 morts et quatre disparus, annoncé par le gouvernement, n’ait pas augmenté au cours des deux derniers jours.

Un responsable militaire, qui n’a pas voulu donner son nom parce qu’il n’était pas autorisé à parler aux médias, a déclaré que les responsables de sa région avaient trouvé au moins six corps et que son unité en avait trouvé un.

Il a été difficile de retrouver les corps, car ils étaient souvent couverts d’arbres et d’autres débris, a-t-il expliqué. Il est certain qu’il y a eu plus de morts que les 27 signalés, mais il a spécifié que même les forces de sécurité n’avaient pas reçu de chiffre actualisé. 

Dans une autre partie de la ville, Orlando Mendoza, 46 ans, était trempé de sueur et marchait sur une autoroute avec deux sacs de thon, de sardines, d’eau, de pâtes et de soupe. Il apportait de la nourriture à sa femme et à ses trois jeunes enfants.

«Même si ce n’est pas grand-chose, c’est quelque chose», a-t-il déclaré en descendant la route de montagne sinueuse en direction du centre-ville.

Un groupe de bénévoles de l’État central de Puebla, qui ont rassemblé de l’argent pour aider les habitants de la ville, distribuaient des sacs de nourriture aux familles comme celle de M. Mendoza rassemblées au bord de l’autoroute.

Abel Montoya, 67 ans, faisait la queue pour obtenir de l’essence avec des centaines d’autres personnes depuis une heure et demie samedi, un bidon vide à la main. Les soldats surveillaient la distribution d’essence, probablement pour éviter le saccage incontrôlé des magasins qui s’est produit dans la ville ces derniers jours.

«Je dois pouvoir me déplacer pour chercher de l’eau et de la glace, a-t-il affirmé. Maintenant il y a cette pénurie de nourriture et je devrais peut-être même quitter Acapulco pour aller à (la capitale de l’État) Chilpancingo.»

L’essence n’était pas disponible, non pas en raison d’un manque, mais parce qu’il n’y avait pas d’électricité pour faire fonctionner les pompes.

La plupart des familles cherchaient anxieusement de l’eau, certaines affirmant qu’elles rationnaient leurs réserves. Le système d’eau municipal était hors service parce que ses pompes n’étaient pas alimentées.

Samedi, le président López Obrador a indiqué que la compagnie nationale d’électricité lui avait informé que le service avait repris pour 55 % des clients dans la zone touchée, mais que plus de 200 000 foyers et entreprises restaient sans courant. 

L’agence fédérale de protection civile a recensé 220 000 maisons endommagées par la tempête. 

Appel aux Canadiens

Le 26 octobre dernier, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, indiquait dans un gazouillis qu’il était possible pour les Canadiens de demander de l’aide.

«Alors qu’Acapulco, au Mexique, est confronté aux effets dévastateurs causés par l’ouragan Otis, nous sommes là pour les Canadiens qui ont besoin de soutien. Inscrivez-vous ici pour recevoir des informations importantes», précisait sa publication sur le réseau social X, anciennement Twitter.