Les É.-U. frappent à nouveau les Houthis au Yémen, selon des responsables américains

JÉRUSALEM — Les États-Unis ont lancé mardi une nouvelle frappe contre les Houthis basés au Yémen, visant des missiles antinavires lors de la troisième attaque en quelques jours contre le groupe soutenu par l’Iran, ont affirmé deux responsables américains.

Cette frappe intervient alors que les Houthis, soutenus par l’Iran, ont revendiqué mardi une attaque de missile contre le vraquier maltais Zografia dans la mer Rouge. Personne n’a été blessé. Le navire se dirigeait vers le nord, en direction du canal de Suez, lorsqu’il a été attaqué, a indiqué le ministère grec de la Marine marchande et de la Politique insulaire.

Selon les responsables américains, la frappe nocturne a détruit quatre missiles balistiques houthis qui représentaient une menace imminente pour les navires marchands et la marine américaine dans la région. Les responsables se sont exprimés sous couvert d’anonymat pour discuter des détails d’une opération militaire. L’attaque des Houthis contre le navire Zografia est survenue plus tard dans la journée de mardi.

Ce dernier échange de missiles suggère qu’il n’y a pas eu de ralentissement des attaques des Houthis contre les navires dans la région, malgré l’assaut massif américain et britannique de vendredi, qui a vu le bombardement de plus de 60 cibles dans 28 endroits à l’aide de missiles Tomahawk lancés depuis des navires de guerre, des sous-marins et des avions de combat. 

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, a averti mardi que la lutte contre la menace des Houthis était un problème «qui concerne tout le monde» et que les États-Unis et leurs alliés devaient le résoudre pour en minimiser l’impact sur l’économie mondiale. Il a ajouté que les attaques maritimes, associées aux menaces constantes d’autres militants soutenus par l’Iran situés en Irak, en Syrie et au Liban, faisaient en sorte que les alliés doivent «être vigilants quant à la possibilité qu’en fait, plutôt que de nous diriger vers une désescalade, nous soyons sur une voie d’escalade de tension que nous devons gérer». 

Le porte-parole militaire des Houthis, le brigadier-général Yahya Saree a affirmé dans une déclaration enregistrée que ses troupes avaient tiré après que l’équipage du navire maltais a refusé de répondre aux appels d’avertissement. Les militaires houthis soutiennent que le navire se dirigeait vers un port en Israël. Selon le site de suivi des expéditions Vessel Finder, Zografia se dirigeait vers Suez, en Égypte. 

Le Zografia, administré par une société grecque, n’avait aucune cargaison à son bord et n’a subi que des dégâts matériels, a indiqué le ministère grec. L’équipage comprenait 20 Ukrainiens, trois Philippins et un Géorgien. Les données de suivi par satellite analysées par Associated Press ont montré que le Zografia était toujours en mouvement après l’attaque.

Les attaques, les frappes de représailles et les raids menés par les États-Unis ont accru les tensions au Moyen-Orient, où l’Iran a également mené des frappes de missiles balistiques en Irak et en Syrie.

Depuis novembre, les Houthis ont pris pour cible à plusieurs reprises des navires dans la mer Rouge, affirmant qu’ils visaient à venger l’offensive israélienne à Gaza contre le Hamas. Mais ils ont fréquemment ciblé des navires ayant des liens ténus ou inexistants avec Israël, mettant ainsi en péril le transport maritime sur une route clé du commerce mondial.