Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont frappé 36 sites des Houthis au Yémen samedi

WASHINGTON — Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont frappé samedi 36 positions des Houthis au Yémen dans le cadre d’une deuxième vague d’attaques visant à affaiblir davantage les groupes soutenus par l’Iran qui ont pris pour cible à plusieurs reprises des navires depuis l’escalade des conflits entre Israël et le Hamas.

Les dernières frappes contre les Houthis ont été lancées par des navires de guerre et des avions de combat. Ces frappes font suite à une attaque aérienne en Irak et en Syrie vendredi qui a visé d’autres milices soutenues par l’Iran et les gardiens de la révolution iraniens en représailles à la frappe de drone qui a tué trois soldats américains en Jordanie le week-end dernier.

Des cibles réparties sur 13 sites au Yémen ont été touchées par des avions de combat américains et par les destroyers USS Gravely et USS Carney Navy, tirant des missiles Tomahawk depuis la mer Rouge, selon les informations des responsables américains obtenues par l’Associated Press. Ces derniers ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de l’opération militaire,

Un communiqué conjoint publié par la Maison-Blanche indique que le Canada, les Pays-Bas, Bahreïn, la Nouvelle‑Zélande l’Australie et le Danemark, ont apporté leur soutien aux frappes qui visaient précisément des sites associés aux installations d’entreposage d’armes appartenant aux Houthis, comme des systèmes de missiles, des lance‑missiles, des systèmes de défense aérienne et des radars.

«Nous avons toujours comme objectif d’apaiser les tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge, mais nous tenons à réitérer notre avertissement aux dirigeants houthis: nous n’hésiterons pas à continuer à défendre les vies et la libre circulation commerciale sur l’une des voies navigables les plus importantes du monde face aux menaces continues», indiquait le communiqué, aussi publié par le ministère de la Défense nationale du Canada.

Les États-Unis ont averti que leur réponse après la mort des soldats sur la base de la Tour 22 en Jordanie dimanche dernier ne se limiterait pas à une seule nuit, à une seule cible ou à un seul groupe. Mais les Houthis mènent presque quotidiennement des attaques de missiles ou de drones contre des navires commerciaux et militaires transitant par la mer Rouge et le golfe d’Aden et ils ont clairement indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention d’arrêter de si tôt. Il n’était pas clair dans l’immédiat si les attaques pouvaient les dissuader.

Les frappes de samedi marquaient la troisième fois qu’était menée une vaste opération conjointe visant à frapper des lanceurs d’armes, des sites radar et des drones des Houthis. 

Les attaques des Houthis ont conduit les compagnies maritimes à détourner leurs navires de la mer Rouge, les faisant contourner l’Afrique par le Cap de Bonne-Espérance – un passage beaucoup plus long, plus coûteux et moins efficace. Les menaces ont également conduit les États-Unis et leurs alliés à mettre en place une mission conjointe dans laquelle les navires de guerre des pays participants fournissent un parapluie protecteur de défense aérienne aux navires lorsqu’ils naviguent sur la voie navigable critique qui s’étend du canal de Suez jusqu’au détroit de Bab el-Mandeb.

Au cours des opérations normales, environ 400 navires commerciaux transitent à tout moment par le sud de la mer Rouge.

Les États-Unis ont imputé l’attaque en Jordanie à la «Résistance islamique en Irak», une coalition de milices soutenues par l’Iran.