Agence du revenu du Canada: plainte d’un syndicat contre le retour forcé au bureau

MONTRÉAL — Le retour imposé au bureau, après la pratique du télétravail durant la pandémie de la COVID-19, continue de provoquer des remous dans le monde du travail. Cette fois, c’est un syndicat pancanadien qui dépose une plainte à ce sujet contre l’Agence du revenu du Canada.

L’Institut professionnel de la fonction publique du Canada a ainsi déposé une plainte à la Commission des relations de travail et de l’emploi dans le secteur public fédéral, au nom de ses membres concernés, soit ceux du service Vérification, finances et sciences.

Plus précisément, il s’agit d’une plainte de négociation de mauvaise foi.

Pour étayer sa thèse, le syndicat indique que les négociateurs de l’Institut et ceux de l’Agence avaient déjà échangé des propositions sur la question du télétravail, dans le cadre des négociations pour renouveler la convention collective. C’est donc dire que l’employeur reconnaissait que le syndicat avait son mot à dire sur la question du télétravail, soutient l’Institut.

« Vous ne pouvez pas simplement retirer de la table une question essentielle qui a été établie comme une priorité absolue pour les membres et ne pas qualifier cette manœuvre comme étant de mauvaise foi », a soutenu la présidente de l’Institut, Jennifer Carr.

Elle reproche à l’ARC d’avoir fait «volte-face» au sujet du télétravail. « La volte-face de l’ARC vient saboter ce qui a déjà été accompli à la table et retarde, voire empêche, la conclusion d’un accord.»

L’Institut dit en avoir contre une approche «universelle» de retour au bureau.

En fait, l’Agence du revenu du Canada a suivi la directive du Conseil du trésor fédéral, émise en décembre, prévoyant un retour au bureau «au moins deux à trois jours par semaine» d’ici la fin du mois de mars.

Ottawa avait alors affirmé que la directive s’adressait à l’administration publique centrale, mais il recommandait «fortement» aux organismes distincts d’adopter la même pratique.

Invitée à commenter, l’Agence du revenu du Canada n’avait pas encore fait connaître ses commentaires au moment d’écrire ces lignes.