C.-B.: Une Première Nation prend en charge les services à l’enfance de sa communauté

VANCOUVER — La plus grande Première Nation de la Colombie-Britannique a voté pour assumer l’autorité des services à l’enfance et à la famille pour ses membres.

Les résultats d’un vote organisé par les tribus Cowichan de la province montrent que 83% des 416 citoyens qui ont voté étaient en faveur de la nouvelle loi qui donnerait la priorité aux soutiens pour garder les enfants dans leur famille ou les placer chez des proches ou dans d’autres foyers autochtones.

Le négociateur Robert Morales, qui a contribué à l’élaboration de la nouvelle loi, a déclaré que le gouvernement du Canada a décidé depuis plus de 150 ans de ce qui était le mieux pour les enfants autochtones et a choisi de les retirer de leur famille et de leur culture lorsqu’il les a placés dans le système de protection de l’enfance.

«(La nouvelle loi) représente une étape importante vers l’autodétermination du peuple Cowichan», a-t-il déclaré.

«La capacité de prendre des décisions quant à ce qui est dans l’intérêt supérieur de vos enfants est un droit très fondamental, et un droit sur lequel la communauté devrait avoir son mot à dire et ne pas laisser des gouvernements extérieurs prendre ces décisions», a-t-il poursuivi lors d’un entretien téléphonique.

La législation fédérale entrée en vigueur en 2020 permet aux communautés autochtones de créer et de gérer leurs propres systèmes de protection de l’enfance.

Les tribus Cowichan, qui comptent environ 5300 membres et sont basées sur l’île de Vancouver, négocient depuis des années avec les gouvernements fédéral et provincial sur la forme que prendra cette transition.

M. Morales a déclaré que ces négociations devraient se terminer d’ici janvier et que les tribus Cowichan espèrent prendre le relais d’ici avril 2024.

Pour l’instant, il a déclaré que la nouvelle loi s’appliquerait aux membres vivant n’importe où sur l’île de Vancouver et sur les îles Gulf, mais qu’elle pourrait éventuellement être appliquée à tous les membres de la Première Nation bénéficiant du système de protection de l’enfance partout au Canada.

« En vertu de la législation fédérale, aucune limite géographique n’est fixée. Les lois autochtones s’appliquent donc dans la mesure où les nations autochtones déclarent vouloir que leurs lois s’appliquent, a précisé M. Morales. Mais le gouvernement fédéral a également déclaré que sa position est que chaque nation devrait négocier un accord de coordination avec la province.»

Il a indiqué qu’environ 100 enfants membres des tribus Cowichan sont actuellement couverts par la loi de la Colombie-Britannique, ajoutant que l’objectif, une fois que la Première Nation aura pris le relais, sera la réunification des familles dans la mesure du possible.

La chef des tribus Cowichan, Lydia Hwitsum, a déclaré dans un communiqué, avant le vote, que ratifier la loi signifie maintenir les familles ensemble d’une manière qui reflète les enseignements et les manières d’être de la communauté.

«Nous sommes à un moment déterminant de notre histoire, avec l’opportunité à notre portée de tracer un avenir heureux, sain et culturellement riche pour nos smun’eem, nos enfants», a-t-elle déclaré.