Denis Coderre ne se sent pas lié par les positions du Parti libéral

QUÉBEC — Le candidat pressenti à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ) Denis Coderre ne se sent pas lié par les positions actuelles et futures du parti.

En mêlée de presse au parlement mercredi, il a ainsi fait savoir qu’il n’avait pas à adhérer à la ligne contraignante défendue par le PLQ sur une foule d’enjeux et qu’il pourrait ainsi prendre des positions contraires.

C’était la première visite de l’ancien maire de Montréal à l’Assemblée nationale depuis qu’il a manifesté son intérêt à briguer la direction du Parti libéral.

Se sent-il lié par toutes les positions du parti? «Non, pas du tout», a-t-il répondu tout de go.

Il a d’ailleurs déjà fait savoir qu’il est pour le recours par le gouvernement caquiste à la clause dérogatoire pour protéger la loi sur laïcité, alors que le PLQ est contre et que lui-même a changé d’idée sur cet enjeu en à peine quelques semaines.

«Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée, a-t-il plaidé. J’ai réfléchi.»

«Un gars gratis»

Mardi, le chef intérimaire libéral Marc Tanguay avait contredit M. Coderre sur l’enjeu des cocktails de financement, alors que la Coalition avenir Québec (CAQ) est accusée par l’opposition d’avoir fait miroiter l’accès à ses ministres dans ces activités.

M. Coderre avait laissé entendre que s’il formait le prochain gouvernement, ses ministres pourraient prendre part à des cocktails de financement et les citoyens pourraient venir leur parler de leurs dossiers pour les sensibiliser.

M. Tanguay a rétorqué qu’un cocktail de financement n’est pas le lieu pour qu’un citoyen informe un ministre ou le sensibilise sur des dossiers, sinon il s’agit de lobbyisme.

«C’est le fun! a répondu M. Coderre. On appelle ça une course au leadership probable. Donc on est capable d’avoir des débats.»

À l’appui de sa position sur la participation des ministres aux cocktails, il a dit que dans les «soupers spaghetti» qu’il organisait dans sa carrière politique, «il y avait 15 000 personnes, moi je suis un gars gratis».

Il en a profité pour décocher une flèche au gouvernement caquiste, embourbé dans cette controverse sur ses collectes de fonds.

La semaine dernière, on apprenait que la CAQ a invité en octobre un couple endeuillé, qui était en croisade en vue de baisser le taux d’alcoolémie permis au volant, à payer 100 $ par personne afin de parler deux minutes à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.

«Je n’inviterais jamais des personnes qui ont des doléances comme ce couple pour dire: « profite-z-en, donne-moi 200 $ et viens voir Mme Guilbault ». Moi, je suis gratis. C’est une erreur et c’est indécent!»

M. Coderre devrait faire savoir en juin s’il se lance dans la course à la direction du PLQ.

Jeudi, il a laissé entendre que s’il devenait chef, il se présenterait comme candidat libéral sur la rive-sud de la région de la capitale.

La semaine dernière, un sondage Léger commandé par les médias de Québecor suggérait qu’un PLQ dirigé par M. Coderre obtiendrait 21 % des votes dans un scrutin, contre 15 % actuellement avec le chef intérimaire Marc Tanguay.

Les répondants seraient 27 % à penser que M. Coderre ferait un meilleur chef du PLQ.