FAE: les enseignants n’ont pas obtenu l’entente qu’ils méritent

MONTRÉAL — Les enseignants n’ont pas obtenu l’entente qu’ils méritent, estime la présidente de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), Mélanie Hubert. 

Au cours d’une conférence de presse, lundi à Montréal, la présidente de la FAE a accepté «avec lucidité» le verdict de ses membres face à l’entente de principe qui avait été conclue à la fin du mois de décembre avec le gouvernement du Québec. Elle refuse de se dire amère, soulagée ou déçue; elle préfère «lucide».

Cinq de ses syndicats ont voté en faveur de l’entente de principe conclue avec le gouvernement du Québec pour le renouvellement de leur convention collective, alors que quatre l’ont rejetée. Et même ceux qui ont voté en faveur lui ont accordé un appui tiède.

«Nous n’avons pas pu aller aussi loin que nous avions souhaité», a-t-elle lancé d’emblée. «Nous n’avons pas eu l’entente que les profs méritent.»

Elle attribue le faible appui de ses membres à l’entente de principe au «contexte». «Nos membres ont évalué l’entente à la lumière de leurs sacrifices», c’est-à-dire 22 jours de grève sans fonds de grève, a-t-elle justifié.

Elle fait valoir aussi qu’à la fin du mois de décembre, des syndicats du front commun avaient commencé à conclure une entente de principe avec Québec, ce qui a accru la pression sur la FAE, non membre du front commun. Le comité de négociations de la FAE, à ce moment-là, a donc estimé être allé le plus loin qu’il pouvait aller, compte tenu du contexte, a-t-elle rapporté.

Elle blâme également le gouvernement pour cette entente insuffisante pour les enseignants. «Le gouvernement a choisi de laisser les écoles fermées jusqu’au 22 décembre.»

Interrogée à savoir si la FAE n’avait pas commis une erreur en déclenchant d’emblée une grève générale illimitée, sans passer par l’étape de tenir des journées de grève, comme l’a fait son pendant du front commun, la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Mme Hubert a répondu que la décision avait été prise «collectivement», par les instances. «Toutes les décisions qu’on a prises sont des décisions collectives.»

Elle croit que «le travail devra se poursuivre» pour alléger la tâche des enseignants et la composition de la classe — soit les principaux motifs de mécontentement des enseignants — et pour défendre l’école publique.

Pour ce qui est des critiques qui ont été adressées aux syndicats affiliés à la FAE, comme les assemblées des membres d’une durée de huit heures et les votes tenus en pleine nuit, Mme Hubert réplique qu’il appartiendra aux syndicats d’en décider eux-mêmes. «Ce sont les règles des syndicats locaux. Ce n’est pas la fédération qui va imposer d’en haut. On fera le bilan.»

Par ailleurs, Mme Hubert a bien l’intention de terminer son mandat, qui prendra fin en juin 2025.