Freeland présentera son énoncé économique le 21 novembre

OTTAWA — La ministre des Finances, Chrystia Freeland, devrait déposer le 21 novembre l’énoncé économique de l’automne du gouvernement fédéral, un mini-budget qui servira de mise à jour sur les finances fédérales et contiendra de nouvelles mesures qui reflètent les priorités du gouvernement.

Mme Freeland a promis que l’énoncé économique de l’automne se concentrerait sur le logement et l’abordabilité, deux questions dominant la politique fédérale et qui préoccupent en premier lieu les Canadiens.

Les libéraux ont déjà annoncé certaines initiatives en matière de logement au cours des derniers mois, mais tous les regards seront tournés vers les mesures supplémentaires qu’ils prendront pour contribuer à atténuer la pénurie de logements.

Le gouvernement fédéral est également confronté à des pressions budgétaires dues à un ralentissement de l’économie et à une surveillance minutieuse des dépenses gouvernementales excessives. Mme Freeland a promis de donner la priorité à la responsabilité financière.

L’économie canadienne fait face à une potentielle récession alors que les taux d’intérêt élevés pèsent sur la croissance économique.

Les données intérieures brutes montrent que l’économie s’est contractée au deuxième trimestre, et une estimation préliminaire de Statistique Canada suggère qu’elle s’est encore contractée au troisième trimestre.

Deux trimestres consécutifs de croissance négativedu PIB répondraient à la définition d’une récession technique, mais les économistes recherchent généralement les signes d’un ralentissement plus large pour qualifier une récession.

La contraction économique devrait affecter les recettes fédérales, donnant au gouvernement moins de marge de manœuvre pour financer de nouvelles mesures.

Le directeur parlementaire du budget a prévu le mois dernier que le déficit fédéral atteindrait 46,5 milliards de dollars en 2023-2024, contre 35,3 milliards de dollars pour 2022-2023.

Le directeur principal de l’économie canadienne chez Desjardins, Randall Bartlett, affirme que les perspectives économiques ont considérablement changé, plaçant le gouvernement fédéral dans une situation délicate en ce qui concerne ses finances.

«Les économistes s’attendent désormais à ce que l’activité économique soit beaucoup plus faible en 2024 que ce que le gouvernement fédéral avait prévu dans le budget 2023, ce qui finira par peser sur les revenus et entraîner un déficit plus important que prévu à l’époque dans le budget», a déclaré M. Bartlett.

Desjardins s’attend à ce que les prévisions de déficit fédéral soient supérieures à ce qui était prévu dans le budget du printemps, mais seulement de quelques milliards de dollars par année en moyenne.

M. Bartlett a prévenu que des mesures supplémentaires seraient annoncées, dont le coût n’a pas encore été chiffré, ce qui pourrait creuser encore plus le déficit.

«Donc, non seulement le point de départ sera plus faible pour les perspectives économiques, mais nous superposerons toutes ces dépenses supplémentaires, dont une grande partie n’a pas encore été entièrement chiffrée», a-t-il déclaré.

Jeudi, la présidente du Conseil du Trésor, Anita Anand, a déposé au Parlement le plan de dépenses actualisé du gouvernement fédéral, qui comprend 20,7 milliards de dollars de dépenses supplémentaires pour l’exercice en cours qui devront être approuvés par les parlementaires.

Faisant suite à une promesse faite dans le budget du printemps de réaliser des économies dans la fonction publique, le Conseil du Trésor affirme que 500 millions de dollars en financement des voyages et des services professionnels ont été «recentrés et supprimés» dans 68 ministères au cours de cet exercice.