Gestion de l’offre et privé en santé dans la course à la chefferie conservatrice

OTTAWA — Deux questions épineuses ont fait irruption dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada cette semaine: la gestion de l’offre dans le secteur agricole et le recours au privé en santé.

Ces questions ont été soulevées cette semaine par deux aspirants dans la course et portent l’empreinte de campagnes électorales récentes.

L’ancien premier ministre du Québec Jean Charest a promis jeudi que pour éviter le recours aux confinements dans la lutte contre la COVID-19, il réformerait le système public de santé du pays.

Il a promis de le faire par le biais d’une série de mesures, notamment en permettant aux provinces «d’innover en collaboration avec le secteur privé, tout en maintenant notre modèle universel de soins de santé publics».

L’ancien chef Erin O’Toole avait été attaqué par les libéraux sept mois plus tôt pour avoir suggéré la même chose lors de la campagne électorale fédérale. Le chef conservateur exprimait alors son soutien aux provinces qui utilisent «l’innovation» du secteur privé pour améliorer la prestation des soins de santé.

La suggestion de supprimer la gestion de l’offre est venue quant à elle du député fédéral Scott Aitchison, qui représente une circonscription rurale de l’Ontario. M. Aitchison s’efforce toujours de recueillir les 300 000 $ de frais requis afin de participer officiellement à la course à la chefferie conservatrice.

Il a suggéré que l’abandon de la gestion de l’offre au Canada ferait baisser les prix des produits agricoles, à un moment où les familles voient leurs factures d’épicerie augmenter en raison de l’inflation galopante.

La fin de la gestion de l’offre avait été présentée comme une promesse électorale par Maxime Bernier, chef du Parti populaire du Canada. 

Alors qu’il était député conservateur de Beauce, M. Bernier avait été battu par Andrew Scheer dans la course à la chefferie de 2017. Sa position contre le système de gestion de l’offre avait poussé plusieurs producteurs agricoles du Québec à acheter une carte de membre du Parti conservateur pour voter contre lui dans la course à la chefferie.