Huit universités de Montréal s’unissent pour calculer leurs GES

MONTRÉAL — Huit universités de Montréal s’unissent pour diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre et rendre leurs campus plus résilients au changement climatique.

Les principaux établissements universitaires de la métropole collaboreront pour mesurer leurs émissions indirectes de portée 3 et pour adapter les campus universitaires aux impacts des changements climatiques.

L’École de technologie supérieure (ÉTS), HEC Montréal, l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Polytechnique Montréal, l’Université McGill, l’Université Concordia, l’Université de Montréal (UdeM) et l’Université du Québec à Montréal (UQÀM) ont profité du début du Sommet Climat Montréal, mardi matin au Grand Quai du Port de Montréal, pour en faire l’annonce.

Mesurer les émissions de portée 3

Ces établissements ont l’intention de développer une méthodologie commune pour mesurer leurs émissions de CO2.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise ou d’une institution sont classées en trois catégories appelées portée 1, portée 2 et portée 3. 

La portée 1 correspond aux émissions émises directement sur les lieux de l’institution, par exemple celle liées à la combustion de gaz naturel pour le chauffage. 

Les émissions de portée 2 sont liées à la consommation d’électricité. Elles ne sont pas émises directement sur le lieu, mais plutôt au moment de sa production.

Les émissions de portée 3, ou périmètre 3, sont souvent les plus complexes à calculer et c’est pour cette raison que les universités ont décidé de s’unir pour développer une méthodologie commune.

Ces émissions sont indirectes et découlent par exemple de la chaîne d’approvisionnement qui fournit des biens et services.

Dans les universités, celles-ci peuvent faire référence aux achats de produits alimentaires, aux déplacements des étudiants vers le campus, aux approvisionnements en matériel scolaire ou encore aux matières résiduelles.

«C’est très large, on compare souvent les émissions de CO2 de portée 3 au Far West parce qu’il y a tellement d’éléments que l’on ne sait pas quoi considérer», a expliqué Ronald Jean-Gilles, directeur de l’Unité du développement durable de l’UdeM.

Si elles veulent collaborer pour développer des plans d’action et d’adaptation au changement climatique, les universités doivent donc développer une méthodologie commune pour calculer les émissions, a précisé M. Jean-Gilles.

«L’exercice qu’on va faire va nous aider à identifier les éléments principaux qu’on veut quantifier quand on parle d’émissions de portée 3 et comment on va les mesurer.»

Adapter les campus

Les huit universités comptent également faire une analyse commune des risques et des impacts des changements climatiques sur les campus.

Par exemple, a expliqué Ronald Jean-Gilles, «lors de pluies extrêmes, il peut y avoir des infiltrations d’eau dans les bâtiments qui font en sorte que ça va avoir un impact sur les cours qui sont dispensés, donc on peut devoir annuler des cours, fermer des pavillons pour des raisons climatiques».

Les températures élevées, les grands feux et d’autres événements météorologiques extrêmes «nous rappellent la nécessité de renforcer la résilience de nos institutions et de Montréal dans son ensemble face aux défis climatiques», a indiqué le recteur de l’Université McGill, Deep Saini, dans un communiqué.

Il a ajouté «qu’agir rapidement sur ces enjeux permet au secteur universitaire de Montréal de bâtir un avenir durable pour notre ville tout en inspirant d’autres secteurs à suivre notre exemple».

Les institutions d’enseignement ont l’intention de partager les méthodologies et analyses avec les entreprises et organisations externes et également de rendre compte de la mise en œuvre de leurs engagements lors du prochain Sommet Climat Montréal, en mai 2025.