Ingérence étrangère: Singh lira les documents confidentiels la semaine prochaine

OTTAWA — Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh prévoit prendre connaissance, vendredi de la semaine prochaine, des documents sur l’ingérence étrangère frappés du sceau de la confidentialité.

Ces documents sont en fait l’annexe confidentielle du rapport intérimaire de l’ex-rapporteur spécial sur l’ingérence étrangère, David Johnston.

«J’ai dit que je veux avoir accès à tous les documents auxquels le rapporteur spécial a eu accès. Ça, c’est ce que je comprends que je vais avoir accès à ces documents», a dit M. Singh jeudi en point de presse à Sooke, en Colombie-Britannique.

La cheffe du Parti vert, Elizabeth May, a déjà lu, il y a deux semaines, l’annexe confidentielle et a déploré ne pas avoir pu lire des documents d’information qui étaient référencés en notes de bas de page. 

«Ce n’est pas possible d’avoir confiance en quelque chose d’invisible», avait-elle soutenu.

«J’ai noté la critique de Mme May et ça soulève des inquiétudes», a commenté jeudi M. Singh.

Mme May a demandé d’avoir accès aux documents confidentiels référencés dans les notes de bas de page et a dit avoir bon espoir de pouvoir les consulter.

Mme May avait dit croire qu’il s’agissait d’une erreur puisqu’elle estime que M. Johnston voulait que tous les chefs des partis d’opposition puissent lire l’ensemble des documents confidentiels une fois dotés de la cote de sécurité dite «très secrète».

Cette cote de sécurité est nécessaire pour consulter les documents ayant trait à la sécurité nationale et vient avec une obligation de secret à perpétuité.

Les chefs de tous les partis d’opposition ont été invités à consulter l’annexe confidentielle du rapport préliminaire de M. Johnston, conformément à une recommandation de ce dernier.

M. Johnston a écrit que cette annexe «présente en détail les principales allégations portées par les médias et (…) comprend des extraits des documents de renseignement et d’autres produits qui m’ont mené à (ses) conclusions».

Seuls Mme May et le chef néo-démocrate Jagmeet Singh ont accepté l’offre de consulter ces informations.

Les chefs conservateur et bloquiste, Pierre Poilievre et Yves-François Blanchet, ont refusé parce qu’ils estiment que la cote de sécurité nécessaire pour lire l’information les réduirait au silence.

Des députés conservateurs et un élu bloquiste ont la cote de sécurité qui leur donne accès à des documents ayant trait à la sécurité nationale. Ils siègent au Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement, aussi chargé d’étudier la question de l’ingérence étrangère.

M. Johnston a tranché en défaveur de la tenue d’une enquête publique et indépendante sur l’ingérence étrangère dans son rapport préliminaire publié en mai. Il a depuis démissionné et les libéraux ont mené des discussions avec les autres partis en vue de parvenir à une entente sur une éventuelle commission d’enquête réclamée depuis des mois par les formations d’opposition.