La Colombie-Britannique signe l’entente avec Ottawa de 1,2G$ pour ses soins de santé

Le ministre fédéral de la Santé vante le nouvel accord de financement bilatéral de 1,2 milliard $ entre Ottawa et la Colombie-Britannique comme un nouveau modèle de coopération fédérale-provinciale pour faire face à la crise des soins de santé à travers le pays.

Mark Holland a déclaré que l’accord vise à trouver des réponses aux défis auxquels est confronté le système de santé du Canada au lieu de placer les responsables provinciaux et fédéraux en opposition sur la question de savoir qui est responsable dans chaque juridiction.

«Je comprends que nous voulons protéger les (champs de) compétence, a convenu M. Holland lors de la signature de l’accord avec la Colombie-Britannique, à l’Hôpital général de Vancouver mardi. Mais en fin de compte, la santé reste la santé, et nous avons tous la responsabilité de trouver des moyens de travailler ensemble.»

«Je ne cherche pas à me promener avec un bâton et à être agressif envers les provinces. Je veux travailler avec les provinces et les territoires. Je veux trouver des solutions. Il ne s’agit donc pas d’empiéter sur les compétences, mais d’être des partenaires», a-t-il ajouté.

L’accord fait partie d’une entente nationale sur la santé de 196 milliards $ sur 10 ans que le premier ministre Justin Trudeau a proposée aux provinces en février.

Le Québec est la seule province qui n’a pas accepté l’entente en principe, le premier ministre François Legault s’étant hérissé d’être tenu responsable envers Ottawa de devoir atteindre certains objectifs en matière de soins de santé.

M. Holland a indiqué que les pourparlers avec le Québec se poursuivaient.

L’accord avec la Colombie-Britannique, dans le cadre duquel le financement de 1,2 milliard $ sera transféré à la province au cours des trois prochaines années, s’accompagne d’un plan d’action couvrant la même période pour développer «un modèle de soins novateur» dans 83 sites de soins actifs qui permettrait aux infirmières de passer plus de temps avec les patients.

Le financement servira également au recrutement et à la rétention de médecins et d’autres professionnels de la santé et ferait passer de 16 à 35 le nombre de centres Foundry en Colombie-Britannique. visant à améliorer la santé mentale et le bien-être des jeunes.

La ministre provinciale de la Santé mentale et des Dépendances, Jennifer Whiteside, a déclaré que la santé et le bien-être des jeunes constituent un élément crucial du plan de la province, car il s’attaque aux problèmes de dépendance avant qu’ils ne prennent racine et ne deviennent beaucoup plus difficiles et coûteux à traiter.

«Les efforts que nous déployons en amont sur la santé mentale des enfants et des jeunes… afin que nous puissions détecter les petits problèmes avant qu’ils ne s’aggravent, ce sont tous des projets cruciaux que nous avons et sur lesquels nous nous sommes engagés à travailler collectivement», a déclaré Mme Whiteside lors de la conférence de presse.

La Colombie-Britannique a également accepté de travailler avec la Régie de la santé des Premières Nations pour améliorer l’accès à des traitements et à des soins culturellement adaptés et tenant compte des traumatismes, ainsi que pour accroître l’accès aux services de santé mentale et de toxicomanie, alors que la crise des surdoses se poursuit à un rythme incessant.

Meilleure transparence

L’accès aux données et à l’information constitue un élément majeur de l’accord, les provinces et les territoires devant s’engager à améliorer massivement la collecte de données sur les soins de santé et les dossiers médicaux numériques en échange de ce financement.

Dans le cas de la Colombie-Britannique, le gouvernement provincial a accepté d’augmenter à 75% le pourcentage de résidents pouvant accéder électroniquement à leurs informations de santé, tout en veillant à ce que la moitié de tous les prestataires de services de santé familiale de la province puissent «partager en toute sécurité les informations sur la santé des patients».

La province doit également rendre compte publiquement de ses progrès par rapport à divers objectifs chaque année.

«Une partie essentielle de cet accord consiste à garantir que nous pouvons montrer des progrès, et pas seulement en parler, a déclaré le ministre Holland. Montrez-le dans les données et assurez-vous que les patients le ressentent grâce à de meilleurs soins et de meilleurs résultats.»

M. Holland a déclaré que ce soutien vise à faire passer le système de santé canadien «de l’un des meilleurs» au monde au «meilleur» sur la planète.

Ce financement intervient alors que le système de santé de la Colombie-Britannique continue de faire face à des difficultés en raison du manque de personnel, de la demande des patients et des problèmes de capacité.

Le ministre provincial de la Santé, Adrian Dix, a déclaré le mois dernier que le nombre de patients aux urgences en Colombie-Britannique n’est jamais descendu en dessous de 9000 en juillet et août, comme c’est le cas historiquement, et le nombre de patients a approché les 10 000 en septembre, soit environ 700 de plus que la normale.

Pendant ce temps, la province continue d’être aux prises avec la crise des opioïdes, alors que plus de 1600 personnes sont mortes d’une surdose jusqu’en août de cette année, ce qui place la Colombie-Britannique sur la voie de l’année la plus meurtrière depuis la déclaration d’une urgence de santé publique en avril 2016.