La mairesse de Cap-Breton a pleuré de soulagement à l’arrivée des déneigeuses

La mairesse de la plus grande municipalité du Cap-Breton dit qu’elle a pleuré, mardi soir, lorsqu’un énorme chasse-neige a dévalé sa rue à Sydney, en Nouvelle-Écosse, où elle était coincée avec sa famille depuis que la tempête du week-end a déversé 150 centimètres de neige sur la communauté.

«Mon enfant de trois ans… était tellement excité», a raconté Amanda McDougall lors d’une entrevue mercredi, se remémorant l’arrivée de la déneigeuse. «On pouvait palper dans l’air à quel point nous étions tous heureux.»

Mme McDougall a rappelé que sa principale priorité, en tant que mairesse de la municipalité régionale du Cap-Breton, est d’apporter ce sentiment de soulagement aux résidents qui restent coincés derrière d’énormes congères qui ont enterré les voitures, bloqué les trottoirs et obstrué les chemins et les portes.

Pour la troisième journée consécutive, les écoles et la plupart des bureaux gouvernementaux ont été fermés partout au Cap-Breton. L’hôtel de ville de Sydney a été fermé et le service de transport en commun a été suspendu. De plus, les services de santé non urgents ont été réduits partout sur l’île et dans les comtés est d’Antigonish et Guysborough, sur la partie continentale de la Nouvelle-Écosse.

Le gouvernement provincial a continué d’exhorter les résidents du Cap-Breton, y compris la Première Nation d’Eskasoni, à éviter les déplacements inutiles.

Parallèlement, il y a tellement de neige qui recouvre Sydney que les équipements de déneigement réguliers tombent en panne, ce qui explique en partie pourquoi la région est restée en état d’urgence local depuis dimanche.

«Nos machines sont parfaites pour une chute de neige typique, mais elles ont eu du mal à surmonter cette neige abondante, a expliqué la mairesse McDougall. D’avoir ces grosses machines venant du gouvernement fédéral, de Parcs Canada et du ministère (provincial) des Transports, c’est la seule façon pour nous d’en sortir… Vous pouvez entendre le bourdonnement des grosses machines.»

«Snowmageddon», «Slowmageddon»

Un blizzard de 2020 qui a paralysé Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, est devenu connu sous le nom de «Snowmageddon», mais certains Néo-Écossais ont surnommé cette tempête «Slowmageddon», parce que le système dépressionnaire s’est stationné au large de la côte est de la Nouvelle-Écosse pendant près de quatre jours et a à peine bougé, alors que la neige s’est accumulée.

Dans le nord de Sydney, un abri de la SPCA a été évacué mercredi, après que le personnel a remarqué que les poutres du plafond du bâtiment s’affaissaient sous le poids de la neige accumulée sur le toit.

«Nous avons actuellement 45 animaux dans le refuge et le personnel s’en occupe, a relaté la directrice générale provinciale, Elizabeth Murphy, dans un communiqué. Notre abri montre des signes de vieillissement et d’usure. Nous ne pouvons pas prendre ce risque.»

Mme Murphy a annoncé que le personnel d’un bureau de la SPCA de la région d’Halifax récupérerait les 19 chiens, 25 chats et un lapin et les placerait dans d’autres refuges à travers la province.

Sur un autre front, Amanda McDougall s’est réjouie qu’il y ait de nombreuses preuves que les Cap-Bretonnais s’unissent, même si un nettoyage en bonne et due forme ne sera que dans quelques jours. À titre d’exemple, elle a cité un groupe de jeunes joueurs de l’Association de hockey mineur de Glace Bay, qui se sont présentés dans sa rue avec leurs chandails et leurs pelles.

«J’ai regardé par ma fenêtre et j’ai vu ces visages souriants et merveilleux», a raconté la mairesse, rappelant la façon dont ils ont offert une pause bienvenue après une vidéoconférence avec des responsables municipaux. «Ils me faisaient signe par la fenêtre.»

Les cadets de la Garde côtière mis à contribution

Plus tôt dans la journée, des pelles ont également été remises aux élèves-officiers du Collège de la Garde côtière canadienne, situé à proximité.

Les cadets ont commencé à pelleter près du collège, dans la région de Westmount, lundi, mais il était aussi prévu que 100 d’entre eux montent à bord d’autobus scolaires mercredi pour aider les résidents vulnérables d’autres quartiers.

Harvey Vardy, directeur régional des programmes d’intervention de la Garde côtière, a déclaré que les responsables provinciaux des urgences décideraient où les envoyer.

Lundi, le ministre fédéral de la Protection civile, Harjit Sajjan, a déclaré que trois hélicoptères de la Garde côtière seraient mis à disposition pour aider à d’éventuelles évacuations ou pour transporter des fournitures essentielles, y compris du carburant.

M. Vardy a précisé que les hélicoptères sont stationnés à l’aéroport de Sydney, mais qu’ils n’ont pas encore été utilisés. «Il n’y a eu aucune demande formelle pour les hélicoptères des garde-côtes», a -t-il ajouté.

Le gouvernement provincial a déclaré que plus de 1 000 personnes travaillent 24 heures sur 24, utilisant environ 400 pièces d’équipement pour déneiger la Nouvelle-Écosse.

Malgré les problèmes de transport au Cap-Breton, la mairesse McDougall a déclaré que les approvisionnements en nourriture et en carburant étaient en bons, principalement parce que la chaussée de Canso, qui relie l’île au continent, est restée dégagée.

Même si du beau temps était prévu, Mme McDougall a annoncé que la température baissait mercredi, ce qui signifie que la neige, auparavant abondante et humide, se transformait en glace. «C’est dur à pelleter», dit-elle.