L’adaptation aux changements climatiques: le «premier combat» de la relève de la CAQ
SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU, Qc — Après avoir été talonné par les municipalités, les partis d’opposition et des groupes environnementaux, c’est au tour de l’aile jeunesse de la Coalition avenir Québec (CAQ) de demander au premier ministre, François Legault, d’investir dans l’adaptation aux changements climatiques. M. Legault s’est dit prêt à travailler sur la question.
La nouvelle présidente de la Commission de la relève de la CAQ, Aurélie Diep, a dévoilé, samedi, lors du congrès de l’aile jeunesse du parti, que de demander au gouvernement d’investir pour s’adapter aux changements climatiques est le «premier combat» qu’elle mènera dans le cadre de ses nouvelles fonctions.
«On veut vraiment dire au gouvernement : regardez, ça va peut-être devenir de pire en pire. Donc, on peut essayer de prévoir ce qui va se passer, pour bâtir nos routes, nos infrastructures, nos maisons, peu importe, en conséquence, pour que justement nous, plus tard, on n’ait pas à payer pour», a déclaré Mme Diep, lors d’une entrevue en marge du congrès qui a réuni une centaine de jeunes, à Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie.
«C’est notre premier combat qu’on va porter comme aile jeunesse», a-t-elle ajouté, en désignant l’investissement pour «s’adapter aux changements climatiques dans une perspective intergénérationnelle».
Lors de son allocution, le premier ministre du Québec a dit avoir pris bonne note de la demande de l’aile jeunesse de son parti.
«On va travailler ensemble, on va s’organiser d’ailleurs une rencontre dans les prochaines semaines, juste tous les deux», a-t-il déclaré devant les jeunes militants, en désignant Mme Diep.
«Qu’on le veuille ou non, on l’a vu cet été avec les feux de forêt, on le voit avec les températures extrêmes, les tornades, les inondations, c’est déjà là», a également souligné M. Legault.
Il a aussi fait valoir aux jeunes les défis reliés au «rattrapage économique» du Québec, et a rappelé sa volonté de développer la filière batterie. M. Legault a ensuite réitéré l’importance de protéger la langue française, se disant préoccupé par les plateformes d’écoute de musique ou de films en continu, qui proposent majoritairement du contenu en anglais.
«L’environnement, l’économie verte, le numérique, n’oubliez pas, le français, la langue de notre nation. Vous avez d’énormes défis», a conclu le premier ministre, se disant toutefois optimiste en voyant les jeunes militants caquistes.
Mme Diep voit son mandat en tant que présidente de l’aile jeunesse de la CAQ comme «la suite des choses dans son implication politique». Aux élections de 2022, elle avait tenté sa chance comme candidate caquiste dans la circonscription de Sainte-Marie–Saint-Jacques, où la solidaire Manon Massé a été réélue facilement.
«Ce qui a motivé mon choix, c’est de faire progresser le Québec, c’est de porter la voix des jeunes, puis de porter les enjeux aussi vers nos élus, parce que les décisions qui sont prises maintenant, elles vont nous affecter plus tard», a affirmé Mme Diep.
Lors de son discours suivant son élection par acclamation, celle qui étudie au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire a fait valoir l’importance qu’elle accorde à l’accessibilité des études au Québec.
Mme Diep a aussi souligné qu’elle estime que les stagiaires «doivent être payés à leur juste valeur», et que l’environnement est au coeur de son engagement.
L’économie et la fierté d’être Québécois feront également partie des préoccupations de l’aile jeunesse de la CAQ d’ici les prochaines élections. La Commission de la relève souhaite d’ailleurs «prendre le pouls» de la population sur le terrain.
Des élus à la rencontre des jeunes
Plusieurs élus étaient présents lors du congrès de la Commission de la relève de la CAQ afin d’aller à la rencontre des jeunes. Parmi eux, on comptait le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, le ministre responsable des relations avec les Premières Nations, Ian Lafrenière, et la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry.
Trois thèmes ont orienté les discussions des jeunes caquistes au cours de la journée, soit l’économie, la politique municipale et l’identité québécoise.
En fin de journée, ils ont pu échanger avec le premier ministre lors d’une période de questions. Les jeunes ont notamment questionné M. Legault sur la façon de regagner la confiance des électeurs de la région de Québec à la suite de l’abandon du projet du troisième lien, et sur l’utilisation des énergies renouvelables dans la province.