Le PLQ peut battre la CAQ et Coderre est prêt à être premier ministre

QUÉBEC — Denis Coderre se voit premier ministre, mais ce n’est pas lui qui va décider.

L’ancien maire de Montréal a ainsi réagi mercredi au sondage Léger publié par les médias de Québecor qui suggère une remontée du Parti libéral du Québec (PLQ) s’il est élu chef éventuellement. 

M. Coderre a exprimé son intérêt à diriger la formation fédéraliste et il devrait prendre sa décision officiellement en juin, mais l’enquête d’opinion semble indiquer qu’il ferait le meilleur chef loin devant d’autres candidats affichés ou potentiels, selon les répondants.

En entrevue avec La Presse Canadienne, il a assuré que s’il se lançait dans la course et l’emportait, le PLQ allait être la solution de rechange au gouvernement caquiste et qu’il fallait donc être prêt à être premier ministre dans cette éventualité.  

«J’ai déjà été ministre, j’ai déjà été maire, j’ai déjà géré des budgets de milliards de dollars, si je me lance, je pense que le Parti libéral est l’alternative au prochain gouvernement, alors c’est certain que si tu es chef de ce parti, il faut s’attendre à ça (devenir premier ministre). J’ai fait 13 élections dans ma vie, alors je peux te dire comment ça marche.»

Il reviendra toutefois au parti et à la population de décider, s’est-il empressé de préciser.  

La CAQ est «battable», juge M. Coderre, parce qu’«elle provoque ses propres crises, les caquistes auront besoin de plus qu’une boussole».

«Du renouveau»

Selon les données du sondage, un PLQ dirigé par M. Coderre obtiendrait 21 % des votes dans un scrutin, contre 15 % actuellement avec le chef intérimaire Marc Tanguay. Mais le PLQ demeurerait loin derrière le Parti québécois (PQ) à 31 %, la CAQ à 23 %, tandis que Québec solidaire (QS) suivrait le PLQ à 14 %. 

Les répondants seraient 27 % à penser que M. Coderre ferait un meilleur chef du PLQ, contre 12 % à M. Tanguay, 11 % à Antoine Dionne-Charest, militant influent et fils de Jean Charest, 10 % à la députée Marwah Rizqy, 3 % au député Frédéric Beauchemin, 3 % à Balarama Holness, tandis que 33 % des répondants refusent de se prononcer ou ne savent pas.  

«Les chiffres envoient un message précis», a-t-il affirmé en ajoutant qu’il reçoit un accueil «très positif» des militants partout au Québec.

«Les gens veulent du renouveau», a-t-il souligné. Il n’a toutefois pas encore approché les députés de l’aile parlementaire pour sonder ses appuis, car il attend de prendre une décision définitive sur la course.   

La montée du PQ devrait également constituer un appel au ralliement sous la bannière libérale, a laissé entendre M. Coderre, lui-même un ancien ministre libéral fédéral. 

C’est le moment de choisir le Canada en choisissant le PLQ pour faire barrage au PQ au scrutin de 2026, a-t-il suggéré en parlant de la «croisée des chemins».

Les libéraux qui ont voté stratégique aux dernières élections pour contrer QS et qui ont choisi la CAQ doivent revenir maintenant que «quelqu’un (le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon) veut absolument faire un référendum» sur l’indépendance.

«J’ai déjà un pays, je n’ai pas besoin d’un autre pays, je veux miser sur la qualité de vie. La priorité des gens est de faire leur épicerie et de se chercher un logement.»

Les libéraux choisiront leur chef au printemps de 2025. 

Le sondage web a été réalisé de vendredi à lundi dernier, auprès de 1032 Québécois à partir d’un panel, en français en anglais. Il s’agit d’un échantillonnage non probabiliste. S’il s’agissait d’un échantillonnage probabiliste avec autant de participants, la marge d’erreur serait de plus ou moins 3,05 % , 19 fois sur 20, estime Léger.