L’entente avec les libéraux sera «brisée» si l’échéance de mars est ratée, dit Singh

OTTAWA — Si les libéraux ne respectent pas la nouvelle échéance de mars consentie par les néo-démocrates pour annoncer leur programme d’assurance-médicaments universelle, l’entente entre les deux partis politiques sera «brisée», a averti lundi le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Jagmeet Singh.

«Si l’entente est brisée, toutes les conditions de l’entente sont donc brisées», a-t-il répondu en mêlée de presse à un journaliste qui lui demandait s’il perdrait ainsi l’obligation d’appuyer le prochain budget du gouvernement de Justin Trudeau.

L’entente conclue par le NPD devant permettre aux libéraux, minoritaires, de garder le pouvoir jusqu’en 2025 prévoit l’appui systématique des troupes de M. Singh dans des votes clés susceptibles de faire tomber le gouvernement. Les votes sur les budgets en font partie.

En échange de ce soutien promis par les néo-démocrates, les libéraux se sont engagés à accomplir une série de choses, comme de lancer un programme de soins dentaires et d’instaurer un régime universel d’assurance-médicaments.

À l’origine, l’entente prévoyait l’adoption d’«une Loi sur l’assurance-médicaments du Canada d’ici la fin de 2023». Il est ensuite convenu que l’Agence nationale des médicaments serait chargée «d’élaborer un formulaire national de médicaments essentiels et un plan d’achat en gros d’ici la fin de l’entente».

À l’approche de cette précédente date butoir, le NPD a toutefois accepté de donner un sursis, fixant le 1er mars comme date limite d’un projet de loi en la matière.

«On a été clairs. C’est la date finale et ils doivent livrer la marchandise», a lancé M. Singh lundi, alors qu’il devait s’entretenir avec le premier ministre Justin Trudeau.

Le principal point d’achoppement dans les négociations semble jusqu’à présent l’insistance du NPD sur un système universel à payeur unique, qui était le modèle recommandé par le Conseil consultatif du Canada sur la mise en œuvre d’un régime national d’assurance-médicaments en 2019.

Le ministre fédéral de la Santé, Mark Holland, a également évoqué à plusieurs reprises la nécessité pour le gouvernement d’être prudent sur le plan financier.