Les conservateurs veulent un resserrement des règles sur les cadeaux offerts aux élus

OTTAWA — Le député conservateur Michael Barrett affirme que les règles actuelles qui régissent les cadeaux donnés aux titulaires d’une charge publique doivent changer.

Porte-parole de son parti en matière d’éthique, M. Barrett a déclaré mercredi que les députés de l’opposition envisageaient de revoir ces règles après des semaines de questions concernant les vacances du premier ministre Justin Trudeau en Jamaïque pendant les Fêtes.

Le «National Post» a écrit que les Trudeau avaient passé leurs vacances des Fêtes dans un somptueux domaine, une information que La Presse Canadienne n’a pas pu vérifier de manière indépendante.

M. Trudeau soutient qu’il a habité chez des amis pendant les vacances des Fêtes, comme le font souvent les Canadiens, et que son cabinet a suivi toutes les règles nécessaires.

Le commissaire fédéral à l’éthique par intérim a par ailleurs déclaré mardi qu’il n’enquêterait pas sur ces vacances, parce que son bureau était convaincu que M. Trudeau a bel et bien été reçu par un ami proche.

Qualifiant de «non viable» l’état actuel du système, le député Barrett affirme donc que les conservateurs discuteront d’une éventuelle modification des règles concernant les cadeaux offerts aux titulaires d’une charge publique.

«Il est clair que le statu quo ne fonctionne pas», a déclaré M. Barrett mercredi, à son arrivée à la réunion hebdomadaire du caucus conservateur. 

Que M. Trudeau ait été hébergé par des amis ou non, le premier ministre ne devrait pas prendre de vacances somptueuses alors que les Canadiens font la queue en nombre record devant les banques alimentaires, a-t-il par ailleurs estimé.

L’opposition conservatrice a exprimé pour la première fois ses inquiétudes autour du voyage de M. Trudeau lorsque le cabinet du premier ministre a annoncé qu’il paierait les frais de son séjour. Le cabinet a ensuite révisé cette déclaration pour préciser que le premier ministre et sa famille avaient été hébergés gracieusement.

Konrad von Finkenstein, commissaire fédéral à l’éthique par intérim, a expliqué mardi aux membres du Comité permanent de l’éthique des Communes qu’il ne pouvait pas divulguer ce que le cabinet du premier ministre avait déclaré à propos de ce voyage. Mais il a précisé que si ces communications avaient été problématiques, il l’aurait indiqué sur le site Internet de son bureau — ce qui n’a pas été le cas, a rappelé M. von Finkenstein mardi.

Le commissaire a par ailleurs déclaré que son bureau avait effectivement le pouvoir d’enquêter sur des cadeaux jugés «exceptionnels», comme si quelqu’un recevait d’un ami une Ferrari d’un million de dollars. Mais il a estimé que les vacances de M. Trudeau en Jamaïque n’atteignaient pas ce seuil de cadeau «exceptionnel» ou «inhabituel».