Les oppositions font leur bilan à Québec avant la pause de Noël
QUÉBEC — À l’heure des bilans de l’année 2023, le Parti québécois (PQ) assure qu’il maintient le cap vers un référendum dans le premier mandat, Québec solidaire (QS) admet une année difficile et le Parti libéral du Québec (PLQ) en profite pour s’attaquer à la formation de Paul St-Pierre Plamondon.
Le chef péquiste a tenu à faire une précision avant même que les journalistes commencent à poser leurs questions.
«Je vais profiter de ce bilan pour répondre tout de suite à une question que vous allez me poser. Donc, à la question: »Maintenant que vous avez de bons sondages, allez-vous changer votre approche? Allez-vous revenir à un bon gouvernement en écartant l’indépendance? La réponse c’est non», a soutenu Paul St-Pierre Plamondon vendredi dans le hall du parlement.
Les derniers coups de sonde indiquent une remontée importante du PQ, le plaçant même devant la Coalition avenir Québec (CAQ). L’agrégateur de sondages Qc125 lui accorde 31 % des intentions de vote.
Paul St-Pierre Plamondon s’est fait demander si les Québécois allaient connaître l’échéance référendaire du PQ avant les prochaines élections.
«À ce stade-ci, on n’a pas d’annonce à faire sur la mécanique référendaire. Ce qu’on a à dire, c’est que le mandat du PQ sera dédié notamment à une consultation populaire sur l’avenir du Québec», a-t-il indiqué.
Le chef péquiste a rappelé que son parti allait publier un livre bleu afin de répondre aux questions «sur tous les aspects d’un Québec indépendant».
«Y’a eu des turbulences»
Le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, le reconnaît: l’année n’a pas été facile pour son parti. Notamment, dans les dernières semaines et derniers mois, des députés ont eu des propos ou fait des actions peu glorieuses au Salon bleu. Vendredi, le chef solidaire a minimisé l’impact de ces bévues.
«Ça fait beaucoup parler dans la bulle parlementaire. C’est vrai. À l’extérieur de cette bulle-là, ce n’est pas ce dont les gens nous parlent. Ils nous parlent du travail sur le coût de la vie», a-t-il affirmé.
Gabriel Nadeau-Dubois assure que son parti fait preuve de résilience. «Il y a eu des turbulences, mais malgré ça, on a gardé le cap», assure-t-il en citant notamment les résultats décevants durant l’élection partielle dans Jean-Talon en octobre dernier.
QS a terminé en troisième position avec 17 % des votes. En 2022, le candidat solidaire Olivier Bolduc a eu 24 % et fini en deuxième place.
Le parti de gauche plafonne dans les sondages. Qc125 lui donne autour de 16 % des votes alors qu’il en a récolté 15 % lors du dernier scrutin. M. Nadeau-Dubois assure ne pas être ébranlé par cette situation. «À trois ans des élections, ce qui est le plus important, ce n’est pas les sondages, c’est le travail qu’on fait. Et le travail qu’on fait, c’est défendre le monde», a-t-il lancé.
Le PLQ écorche le PQ
Fidèle à son habitude, le chef libéral intérimaire libéral, Marc Tanguay, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement Legault, l’accusant notamment d’être «brouillon». Mais il en a profité pour écorcher une autre cible: les députés du PQ, leur reprochant d’avoir refusé de prolonger la session pour terminer l’étude du projet de loi 15 sur la santé (il sera finalement adopté sous bâillon).
«Quand le PQ a l’outrecuidance de nous dire: « on n’est pas là la majorité du temps sur le projet de loi 15 et on va vous empêcher de travailler » (…) là c’est fort de café», a lancé le chef libéral.
Marc Tanguay a rejeté l’idée que ses attaques avaient un lien avec la remontée du PQ dans les sondages.
Hormis le député Frédéric Beauchemin – qui a été exclu du caucus libéral en octobre – aucun candidat ne s’est manifesté pour la course à la chefferie du parti. Plus tôt cette année, des députés libéraux ont critiqué le leadership de Marc Tanguay.
Questionné à savoir s’il restera chef intérimaire jusqu’à l’élection d’un nouveau chef, il a affirmé: «Tant que j’aurai la confiance de mes collègues, je serai là pour servir le caucus.» Sa réponse a été accueillie par des applaudissements de ses collègues présents derrière lui.
Selon Qc125, les libéraux pourraient obtenir 15 % des votes, mais malgré tout demeurer l’opposition officielle.