Les portes ouvertes de l’UPA ont lieu dimanche, en marge d’une saison catastrophique

MONTRÉAL — Les producteurs agricoles du Québec peinent à se relever d’une saison «catastrophique» en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur la province cet été. Ils auront toutefois le cœur à la fête, dimanche, alors que plusieurs d’entre eux ouvriront leurs portes au public. 

Plus d’une cinquantaine de producteurs à travers le Québec seront prêts à accueillir les consommateurs pour échanger sur leur métier, faire découvrir leurs produits ou proposer de l’autocueillette, par exemple, à l’occasion des portes ouvertes «Mangeons local». 

«Il y a aussi tout un volet de vulgarisation par rapport au développement durable, le côté environnement est quand même important», souligne Martin Caron, président général de l’Union des producteurs agricoles (UPA), qui organise les portes ouvertes. Des activités d’éducation seront proposées aux enfants, tout comme, sur certains sites, des jeux gonflables. 

M. Caron estime que l’intérêt du public pour l’achat local est toujours au rendez-vous. 

«Depuis la pandémie, on a mis en place une application», affirme-t-il. Cette application permet aux consommateurs de savoir quelles fermes sont ouvertes aux personnes qui souhaitent acheter leurs produits directement sur place. 

En ce qui concerne les portes ouvertes, le public peut consulter la liste des entreprises participant à l’événement par région sur le site web de l’UPA. 

Cependant, les agriculteurs du Québec ressentent toujours les impacts de la météo qui leur a été défavorable dans les derniers mois. 

«On n’est pas sorti du bois par rapport à la saison cette année, côté agricole. C’est vraiment catastrophique», raconte M. Caron. Les cultures de courges, de citrouilles et de haricots font partie de celles qui ont souffert de la météo. 

«Avec les impacts qu’on a eus au mois de juillet, avec cette pluie-là qui est tombée, puis qui a continué de tomber même dans le mois d’août, ça a amené des moisissures, entre autres, explique-t-il. Toute cette quantité d’eau là qui est arrivée a créé des maladies au niveau des produits. C’est encore en train de se travailler.»

Les grandes quantités de pluie ont aussi compliqué l’entreposage des produits, comme les pommes de terre, en raison du plus grand risque qu’ils moisissent. 

Des programmes nécessaires, selon l’UPA

Les producteurs demeurent préoccupés par les mois à venir, indique M. Caron, soulignant que plusieurs agriculteurs ont fait des travaux, et par le fait même, des investissements supplémentaires afin de tenter d’éviter le gaspillage de leurs récoltes. 

«Je pense que, oui, il y a de nouvelles technologies, mais ça va prendre des programmes vraiment bien adaptés», dit M. Caron. 

Au mois d’août, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) a mis sur pied un groupe de travail spécial pour faire le point sur les producteurs touchés par les intempéries de l’été. 

Vendredi, le MAPAQ a annoncé, en marge des travaux du groupe de travail, que la Financière agricole du Québec (FADQ) allait apporter certaines modifications à sa mesure d’aide d’urgence annoncée en mai, qui a pour but d’aider les agriculteurs touchés par l’inflation. 

La FADQ retire l’obligation d’avoir un chiffre d’affaires de 1,5 million $ ou moins pour avoir accès à de l’aide financière, et «les producteurs qui anticipent une marge négative pour la saison 2023 pourraient demander une garantie de prêt allant jusqu’à 50 000 $ afin d’avoir accès à des liquidités», peut-on lire dans un communiqué diffusé par le ministère. 

L’UPA a salué, vendredi, la décision du MAPAQ, mais a appelé à ce que les demandes à l’initiative d’urgence soient traitées plus rapidement. 

«Il faudra aussi répondre plus directement aux besoins financiers criants des milliers de fermes qui essuient de lourdes pertes et qui vivent très difficilement les conséquences de l’inflation, de la flambée des taux d’intérêt et des événements météorologiques extrêmes des derniers mois», a aussi plaidé l’UPA, par voie de communiqué.

Le groupe de travail poursuivra ses travaux en septembre.