L’ex-première ministre de l’Alberta Rachel Notley quittera la tête de son parti

EDMONTON — L’ancienne première ministre de l’Alberta Rachel Notley a annoncé son départ de la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD) provincial. 

Mme Notley, cheffe de l’opposition officielle, a indiqué qu’une course à la direction serait organisée et qu’elle resterait à la tête du parti jusqu’à ce qu’un remplaçant soit choisi.

Cela signifie qu’elle siégera toujours à l’Assemblée législative albertaine ce printemps.

Celle qui a passé près d’une décennie à la tête du NPD de l’Alberta a confié ne pas savoir encore ce qu’elle fera pour la suite. Mme Notley ignore aussi pour le moment si elle terminera son mandat de députée d’Edmonton-Strathcona, une circonscription qu’elle a remportée haut la main lors de cinq élections consécutives. Elle n’a pas non plus exclu de se représenter. 

«Je ne sais juste pas. La politique est un monde instable», a dit Mme Notley lors d’une entrevue avant de rendre son départ public mardi.

Cette annonce met fin à des mois de spéculation sur l’avenir de Mme Notley après la défaite de sa formation aux élections de mai 2023 face aux conservateurs unis de la première ministre Danielle Smith. 

Le NPD de Mme Notley a remporté 38 des 87 sièges de l’Assemblée législative, devenant ainsi l’opposition officielle la plus importante de l’histoire de la province. 

Il s’agissait de la deuxième défaite électorale consécutive pour le NPD sous la direction de Mme Notley, qui a mis fin à une dynastie progressiste-conservatrice de 44 ans en 2015 avec un gouvernement majoritaire surprise, avant d’être battue quatre ans plus tard par le Parti conservateur uni (PCU) de Jason Kenney. 

Mme Notley a été élue à la tête du parti en 2014, dirigeant un caucus qui, à l’exception d’une percée éphémère en 1986, avait compté sur une poignée de députés.

Sous la direction de Mme Notley, le NPD a évincé les partis de centre gauche rivaux, y compris les libéraux de l’Alberta, pour s’imposer comme l’alternative dominante au parti de droite au pouvoir, le PCU.

Une «figure polarisante»

Mme Notley a affirmé qu’elle était très fière de ce que le NPD était devenu sous sa direction, en restant fidèle à ses valeurs fondamentales et en devenant une solution de rechange au courant dominant grâce à une meilleure écoute et à un meilleur contact avec les Albertains.

Interrogée sur ce qu’elle considère comme ses principales réalisations en tant que 17e premier ministre de l’Alberta, Mme Notley a notamment énuméré l’approbation de l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain, la réduction de la pauvreté infantile, l’élimination progressive de l’électricité produite à partir du charbon, le lancement des investissements dans les énergies renouvelables et l’augmentation du salaire minimum dans la province.

Questionnée à savoir pourquoi elle quitte son poste alors que le parti semble bien se porter, Mme Notley a répondu être «un peu une figure polarisante dans la province». 

«Et je pense qu’il y a beaucoup de gens très bien qui font partie de notre mouvement et je pense qu’il est sain de permettre à d’autres voix de s’exprimer», a-t-elle poursuivi. 

En tant que première ministre, Mme Notley a été critiquée par la droite comme une éco-extrémiste déconnectée et aimant dépenser, et par la gauche comme une amoureuse des pipelines.

Le chef du NPD au niveau fédéral, Jagmeet Singh, a salué le dévouement de Mme Notley pour le service public. 

«Sous la direction de Rachel, les néo-démocrates de l’Alberta ont amélioré concrètement la vie des travailleuses et travailleurs», a-t-il souligné dans une déclaration écrite. 

«Elle est une source d’inspiration pour les néo-démocrates partout au pays, car elle a fait passer le parti de quatre sièges à un gouvernement majoritaire. Elle s’est battue avec acharnement pour que l’Alberta ait un gouvernement qui reflète les valeurs et les priorités des gens de l’Alberta», a-t-il ajouté.