L’organisme Transit Secours reçoit le double de demandes d’aide qu’il y a 6 mois

MONTRÉAL — Transit Secours, un organisme qui offre des services de déménagement pour les femmes victimes de violence conjugale, à Montréal, a vu son nombre de demandes d’aide doubler dans les six derniers mois. L’organisation demande le soutien du gouvernement et des citoyens pour amasser des fonds afin d’aider davantage de femmes. 

L’organisme reçoit dorénavant environ 50 demandes d’aide par mois, alors qu’il est en mesure de soutenir 25 personnes mensuellement, selon Renata Militzer, directrice de la succursale de Transit Secours à Montréal. La plupart de la clientèle de l’organisme est composée de mères ayant de jeunes enfants. 

«Avec la saison des déménagements, qui s’en vient dans les prochaines semaines, on s’attend (à ce) que le nombre de demandes va continuer à augmenter», affirme Mme Militzer en entrevue. Elle dit avoir vu la même tendance à la hausse à l’approche du 1er juillet l’an dernier. 

«Si on regarde les taux de violence basée sur le genre au Québec et à Montréal spécifiquement, c’est clair que le besoin est énorme. Donc, il y aurait beaucoup plus de personnes qui auraient besoin de nos services», déclare la directrice de la succursale de la métropole. 

Transit Secours offre, en plus de son service de déménagements, un service d’entreposage des biens des femmes victimes de violence dans un rayon d’une heure et 30 minutes entourant la ville de Montréal, et ce, gratuitement. 

Le nombre de requêtes à Transit Secours augmente à l’approche du 1er juillet non pas parce que plus de femmes quittent un foyer violent lors de cette période, mais bien puisque davantage de logements se libèrent à cette date, où les personnes victimes emménagent. 

«Une partie de nos clientes sont des femmes qui sont déjà en hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Donc, elles ont quitté rapidement leur foyer où elles vivaient l’abus, explique Mme Militzer. Elles veulent maintenant retourner chercher leurs choses, chercher leurs effets et les effets de leurs enfants.»

«On aimerait pouvoir en offrir plus», ajoute-t-elle. Transit Secours estime avoir besoin d’amasser 250 000 $ «pour pouvoir soutenir les familles fuyant la violence jusqu’à la fin de l’année», peut-on lire dans un communiqué. 

L’organisme a reçu du financement de la part du gouvernement provincial lors de son ouverture il y a deux ans, mais «malheureusement, ces subventions n’ont pas pu être renouvelées pour l’instant», évoque Renata Militzer. 

Dans le cadre de la campagne de financement actuelle, la Fondation Choquette-Legault s’est engagée à jumeler les dons remis à Transit Secours à la hauteur de 75 000 $. L’organisme, qui dit dépendre des entreprises privées et des citoyens pour la poursuite de ses activités, invite la population à faire un don. 

Tous les services «débordés»

Les services d’aide aux femmes victimes de violence conjugale sont grandement sollicités, rapporte Renata Militzer.

«Tous les services en violence conjugale débordent, et on croit que le gouvernement aurait besoin de jouer un rôle là-dedans», évoque-t-elle, précisant que l’organisme collabore avec des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale et les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC). 

Au Réseau des CAVAC, la hausse des demandes d’aide est croissante depuis plusieurs années. 

«Les CAVAC grossissent. Moi ça fait 20 ans que je travaille au Réseau des CAVAC, et c’est fois dix le nombre de demandes depuis qu’on existe», affirme Karine MacDonald, coordonnatrice aux communications et aux relations publiques au Réseau des CAVAC. 

Elle note également qu’il y a un grand besoin de ressources pour les femmes victimes de violence conjugale. 

«Ce n’est pas rare, du moins dans la région métropolitaine, qu’on se retrouve qu’il n’y a pas de place en maison d’hébergement, dit-elle. C’est une situation qu’on ne retrouvait pas avant, le manque de place en maisons d’hébergement.»

Une centaine de bénévoles œuvrent à la succursale de Transit Secours à Montréal. L’organisme possède plusieurs points de service à travers le Canada. 

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.