McGill rejette la décision du gouvernement et n’écarte rien

QUÉBEC — L’Université McGill rejette les nouvelles mesures de francisation et la tarification pour les étudiants non québécois imposées par le gouvernement Legault en les qualifiant d’irréalistes. 

La direction a fait savoir que cela pourrait la priver de 42 à 94 millions $ de revenus et qu’elle n’écarte rien, que ce soit l’ouverture d’une antenne dans une autre province ou une contestation judiciaire. 

Aussitôt publiée jeudi matin, la décision de la ministre de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a été dénoncée par l’université anglophone montréalaise. 

La ministre exigera de McGill, Concordia et Bishop’s qu’à partir de 2025, 80 % des nouveaux inscrits dans un programme d’études en anglais atteignent à l’oral le niveau 5 à l’Échelle québécoise des niveaux de compétence en français au terme de leur premier cycle.

Elle confirme aussi que les droits de scolarité passeront de 9000 $ à 12 000 $, comme ce qui avait filtré dans La Presse, ce qui est tout de même moins que les 17 000 $ que voulait imposer la CAQ à l’origine. 

«C’est un désastre», a soutenu en conférence de presse jeudi après-midi le premier vice-président aux études et à la vie étudiante, Fabrice Labeau.

«Ces mesures sont catastrophiques», a renchéri à ses côtés le recteur et vice-chancelier, Deep Saini.

Il a dit qu’il y a deux jours, M. Legault a affirmé qu’il voulait que McGill reste au Québec et qu’il aimait McGill.

«Je veux lui demander: que fait-il pour montrer son amour pour McGill concrètement?»