Montréal: les aînés utilisent plus le transport en commun depuis la gratuité

MONTRÉAL — La Ville de Montréal affirme que les déplacements en transport en commun ont augmenté de 15 à 20 % chez les personnes âgées de 65 ans et plus au cours des six mois qui ont suivi la gratuité du service pour les personnes âgées montréalaises.

Le programme, qui est entré en vigueur le 1er juillet de l’année dernière, offre aux résidents de 65 ans ou plus un tarif gratuit pour les déplacements en transport en commun dans la ville de Montréal et sa banlieue.

Les résultats semestriels ont été publiés dans un document de planification budgétaire pour 2025 que la ville a publié mardi.

Montréal rapporte également que 47 % des résidents admissibles s’étaient inscrits au programme à la fin de 2023.

«La mesure a donc à la fois permis des économies et une mobilité accrue pour les personnes âgées de 65 ans et plus», peut-on lire dans le document.

Annoncé pour la première fois vers la fin de 2022, le programme permet aux résidents de l’agglomération de Montréal âgés de 65 ans ou plus d’utiliser gratuitement le métro, les autobus, les trains de banlieue et les trains légers sur rail dans la juridiction. Le transport adapté, ou le transport spécialisé pour les personnes handicapées, est également gratuit pour les bénéficiaires du programme.

Montréal a consacré 24 millions $ à cette initiative dans son budget 2023 et a réservé 34,3 millions $ supplémentaires pour la poursuivre en 2024. Au cours de la même période, la Société de transport de Montréal (STM), en difficulté financière, a supprimé près de 140 millions $ de son propre budget.

Mais plusieurs usagers du métro ont affirmé samedi que le programme présentait une multitude d’avantages pour les personnes âgées.

«Je pense que pour les gens qui ont de faibles revenus, c’est un moyen de briser l’isolement, de sortir», a déclaré Huguette Bergeron, 74 ans, à l’extérieur de la station de métro Place-d’Armes.

Anne Chenot, 70 ans, considère ce programme comme une «petite compensation» aux taxes locales élevées.

Les deux femmes ont dit qu’elles profitaient de l’offre même si elles auraient pu se permettre le tarif mensuel régulier de 97 $. Elles espèrent voir des programmes similaires cibler les résidents qui pourraient bénéficier de l’aide financière, comme les étudiants.

Robert Martin a pour sa part déclaré que les vastes critères d’éligibilité du programme stimulaient probablement la participation. Un programme qui limiterait l’éligibilité en fonction du revenu, a-t-il soutenu, pourrait créer des obstacles pour les participants potentiels qui devraient prouver leur situation financière.

M. Martin prévoit s’inscrire au tarif gratuit lorsqu’il aura 65 ans en mars prochain. N’ayant jamais possédé de voiture, il espère que le programme augmentera sa mobilité.

«Est-ce que tout le monde en a besoin ? Je n’en suis pas sûr, a-t-il dit. Mais c’est plus facile pour (la ville) que de simplement demander la preuve que vous êtes, disons, pauvre ou de la classe moyenne.»