Mort de nombreux saumons coho en C.-B.: produit chimique issu des pneus suspecté

VANCOUVER — Des groupes de militants de la préservation de la faune ont écrit au ministre de l’Environnement du Canada pour qu’un examen d’un produit chimique utilisé dans la fabrication des pneus soit effectué car, selon eux, sa dégradation est liée à la mort massive de saumons coho.

Peter Ross, scientifique principal à la Raincoast Conservation Foundation, affirme que le mystère de la mort du coho dans les voies navigables urbaines persistait depuis des années, jusqu’à ce qu’une étude de 2020 découvre le rôle d’un produit chimique particulier utilisé dans le caoutchouc des pneus.

M. Ross affirme que l’étude publiée dans Science, une revue universitaire de premier plan, a révélé qu’un produit chimique connu sous le nom de 6PPD entraîne une dégradation extrêmement toxique pour le coho. Il affirme que l’étude a montré des concentrations toxiques de 6PPD après que des pluies soient tombées dans les bassins versants de la région de Seattle, dans le nord-ouest des États-Unis, suggérant qu’elles s’écoulaient hors des routes et dans les ruisseaux.

Les organismes Raincoast, Watershed Watch Salmon Society et la Pacific Salmon Foundation, tous basés en Colombie-Britannique, demandent à Ottawa une évaluation du produit chimique soupçonné en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement.

Une lettre adressée cette semaine au ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, lui rappelle que le gouvernement du Canada a évalué le 6PPD en 2018, concluant qu’il présentait un danger modéré en cas d’exposition élevée, mais que l’examen préalable n’a pas tenu compte de la dégradation du produit.

Peter Ross dit qu’un nombre croissant de recherches établissent un lien entre la substance de dégradation du 6PPD et la mort du saumon coho lorsque le poisson revient de l’océan Pacifique pour frayer.

Cette percée est intervenue après que des scientifiques aient mené des recherches pendant 20 ans, étudiant tous les coupables potentiels, des hydrocarbures aux parasites en passant par les sels de voirie. Peter Ross a observé que ces scientifiques ont finalement découvert qu’un produit chimique jusqu’alors non documenté était le responsable.

Peter Ross signale qu’il est très difficile d’établir des relations de cause à effet entre un polluant unique et la santé des salmonidés, car ces poissons sont exposés à plusieurs milliers de produits chimiques et polluants différents au cours de leur vie.

Plusieurs groupes de la Colombie-Britannique travaillent présentement à la surveillance du 6PPD dans les cours d’eau du sud de l’île de Vancouver, notamment.