Northvolt: des groupes dénoncent le début des travaux et réclament une évaluation

MONTRÉAL — Douze groupes environnementaux ont publié un communiqué mercredi dans lequel ils demandent qu’une évaluation environnementale indépendante soit faite sur le site de la future usine de Northvolt à McMasterville et Saint-Basile-le-Grand.

Ces organisations déplorent que «des travaux d’abattage d’arbres et de remblaiement de milieux humides aient commencé», mardi, «sans que Québec n’ait tenu une véritable évaluation environnementale».

Le communiqué signé par Eau Secours, Nature Québec, Greenpeace et la Fondation David Suzuki, notamment, souligne que «sans évaluation environnementale indépendante, le gouvernement deviendra prisonnier des concessions successives qu’il a faites jusqu’à maintenant et qui sait jusqu’où il devra aller face aux nombreux autres obstacles qui se dresseront assurément à l’avenir, tels que le pompage d’eau dans l’habitat du chevalier cuivré ou le dérangement du petit blongios durant la période de nidification».

Le ministère de l’Environnement a autorisé, la semaine dernière, le début des travaux de construction de l’usine, sans que soit tenu un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). 

Toutefois, Northvolt se verra éventuellement imposer un BAPE, pour la partie de son projet de méga-usine liée au recyclage des batteries.

Les organisations dénoncent également le manque de transparence de la part des parties impliquées.

«La perception que le règlement relatif à l’évaluation environnementale des projets a été changé spécifiquement pour Northvolt nuit également grandement à l’acceptabilité sociale du projet», selon les groupes dont font également partie le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), ENvironnement JEUnesse, Équiterre, Fondation Rivière, le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets (FCQGED), le Projet de la réalité climatique Canada, le Réseau québécois des groupes écologistes – RQGE et SNAP Québec.

Un règlement a été modifié en février dernier par Québec permettant au projet Northvolt d’échapper à un examen du BAPE, selon des informations d’abord relayées par Radio-Canada.

Sa capacité de production serait de 56 000 tonnes métriques, alors que le Règlement relatif à l’évaluation et l’examen des impacts sur l’environnement de certains projets a été modifié de façon à éviter une évaluation du BAPE aux usines de batteries qui produisent 60 000 tonnes métriques ou moins.

La future usine de batteries au lithium de Northvolt recevra 7,3 milliards $ d’aides du provincial et du fédéral.