Ottawa met en garde les Canadiens sur la violence dans certaines régions du Mexique

OTTAWA — Le gouvernement fédéral conseille aux Canadiens qui se trouvent dans certaines régions du Mexique de limiter leurs déplacements et de «prendre refuge si possible», en raison d’une flambée de violence depuis l’arrestation du fils d’«El Chapo».

La violence serait particulièrement prévalente à Culiacan, Mazatlan, Los Mochis et Guasave.

Des touristes canadiens étaientpris à l’intérieur d’un hôtel mexicain jeudi alors que des autobus devant les transporter vers un aéroport en toute sécurité étaient la proie des flammes à l’extérieur.

«C’est tout simplement le chaos», a témoigné Tina Dahl d’Edmonton, dont six membres de sa famille sont bloqués dans la ville touristique populaire de Mazatlan. Ils devaient s’envoler jeudi soir.

La violence a commencé après une opération de sécurité avant l’aube au cours de laquelle les forces de sécurité ont capturé un trafiquant de drogue présumé qui est le fils de l’ancien patron du cartel, Joaquin «El Chapo» Guzman.

Des responsables canadiens ont écrit sur Twitter que des voitures ont été incendiées, des coups de feu ont été tirés et qu’il y a une menace pour les infrastructures essentielles, y compris les aéroports.

Le gouvernement canadien indique que les aéroports de Culiacan et de Mazatlan sont fermés et que tous les vols ont été suspendus à l’aéroport de Los Mochis, jusqu’à nouvel ordre.

Jason Kung, porte-parole d’Affaires mondiales Canada, a déclaré que les Canadiens devraient éviter tout voyage non essentiel dans plusieurs régions du Mexique en raison du niveau de violence élevé et de la présence du crime organisé.

«En raison des opérations de sécurité et de la violence répandue dans l’État de Sinaloa, les Canadiens qui se trouvent déjà dans la région devraient limiter leurs déplacements et trouver refuge si possible, éviter les endroits où se déroulent des manifestations et de grands rassemblements et ne pas essayer de franchir les barrages routiers, même s’ils semblent sans surveillance», a-t-il dit dans une déclaration écrite envoyée par courriel.

Un avertissement du même ordre se trouve sur le site gouvernemental de conseils aux voyageurs.

M. Kung a déclaré qu’Affaires mondiales Canada est au courant de Canadiens touchés par ces événements et fournit des services consulaires.

Les Canadiens qui ont besoin d’une aide consulaire d’urgence peuvent communiquer avec le Centre de veille et d’intervention d’urgence d’Affaires mondiales Canada en composant le 001-800-514-0129 (sans frais à partir du Mexique seulement), par message texte au +1 613-686-3658, par WhatsApp au +1 613-909-8881, par Telegram à Urgence Canada à l’étranger ou par courriel à sos@international.gc.ca.

La compagnie aérienne Aeromexico a déclaré dans un communiqué que l’un de ses avions avait été touché par une balle jeudi matin alors qu’il se préparait au décollage. Une vidéo de passagers publiée en ligne montrait des gens recroquevillés au sol dans l’avion. La compagnie a déclaré que les passagers et l’équipage étaient en sécurité.

Plus tard, l’Agence de l’aviation civile du Mexique a déclaré dans un communiqué qu’un avion de l’armée de l’air à Culiacan avait également été touché par des coups de feu.

Mme Dahl a mentionné que son frère, sa belle-sœur, leurs trois enfants de 7, 8 et 10 ans, ainsi que la mère de sa belle-sœur sont pris dans leur chambre d’hôtel.

«Ils sont censés revenir aujourd’hui (jeudi), mais ils sont coincés dans leur hôtel parce que les trois autobus qui devaient se rendre à l’aéroport ont été incendiés par le cartel (de la drogue)», a affirmé Mm Dahl.

«Il y a eu une fusillade à l’aéroport, donc les aéroports sont fermés et le cartel a envoyé ses guerriers devant l’hôtel. Je sais juste que mon frère et sa famille sont coincés à l’hôtel en ce moment.»

Sans ligne téléphonique jusqu’à l’hôtel, Mme Dahl dit avoir pu communiquer avec ses proches par l’entremise du réseau social Facebook.

«Ils semblent tous bien aller, a-t-elle indiqué. (Ils sont) évidemment secoués. Rien qu’en lisant entre les lignes des textos et autres messages, ils sont assez secoués.»

Mme Dahl a cité une note écrite par sa belle-sœur: «Quand c’est arrivé, ils ont d’abord dit qu’ils essaieraient de nous embarquer sur un vol à 2 h demain (vendredi).»

Mme Dahl ne croit pas que ses proches pourront s’envoler vendredi alors que les aéroports sont fermés.

«Le hall est plein de gens qui étaient supposés partir. S’ils ne sont pas sortis à 17 h, ils les expulsent. Ces gens ne peuvent pas sortir dans la rue s’il y a des bus qui brûlent devant et que le cartel est là», déplore Mme Dahl.

Cette violence survient quelques jours avant que le président Andres Manuel Lopez Obrador n’accueille le premier ministre Justin Trudeau et le président américain Joe Biden, lors d’un sommet des leaders nord-américains à Mexico.

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Avec des informations de l’Associated Press