Près de 200 ménages sont logés temporairement lors de la journée des déménagements

MONTRÉAL — Lors de la grande journée des déménagements, samedi, près de 200 ménages étaient relogés temporairement, selon la Société d’habitation du Québec (SHQ). Et à la veille du 1er juillet, des centaines de locataires se trouvaient toujours sans bail. 

«Parmi les demandes qui ont été adressées au réseau des offices d’habitation ou au Centre des relations avec la clientèle de la Société d’habitation du Québec, 178 ménages sont présentement relogés temporairement, soit chez des proches ou à l’hôtel», a affirmé le service des communications de la SHQ, dans un courriel transmis à La Presse Canadienne. 

Selon Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), le nombre de locataires qui se manifestent pour demander de l’aide au courant de la journée, samedi, «bouge d’heure en heure». 

Vendredi, 680 ménages locataires qui étaient accompagnés par un service d’aide n’avaient toujours pas réussi à signer un bail, selon les données du FRAPRU. 

«Ce chiffre-là, ce n’est qu’un pâle reflet de la réalité, alors qu’il ne tient pas compte des ménages qui ne se sont pas manifestés encore, des gens qui, à la toute dernière minute, voyant la difficulté à se trouver un logement, se sont résolus à signer un bail pour un logement trop cher, trop petit pour leur famille, ou en mauvais état», affirme en entrevue Véronique Laflamme. Selon elle, cette statistique n’est que «la pointe de l’iceberg». 

«(On sait que) des gens qui ne s’étaient pas encore manifestés le font le 1er juillet, des gens aussi qui ont de mauvaises surprises la journée des déménagements», déclare-t-elle. 

Le premier ministre du Québec, François Legault, a rappelé à la population, par le biais d’une publication sur Twitter, qu’il est possible de communiquer avec le service d’urgence de la SHQ pour obtenir de l’aide, samedi. 

«Si vous avez besoin d’aide à trouver un logement, appelez votre Office d’habitation ! Il y a des ressources disponibles pour vous aider», a écrit M. Legault sur le réseau social. 

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a aussi rappelé les services d’aide disponibles. «Si vous avez besoin de ressources, d’aide pour vous relocaliser ou si vous n’avez pas trouvé de logement, contactez le 311, la porte d’entrée vers les services de soutien de la Ville et de nos partenaires», a-t-elle écrit dans un message publié sur Twitter. 

La SHQ a aussi affirmé par écrit à La Presse Canadienne que «tous les efforts sont déployés pour qu’aucun ménage faisant appel à notre réseau d’aide ne se retrouve à la rue en cette période de déménagement».

Une situation «étendue» dans la province

Cette année est celle où la situation de la crise du logement est «la plus étendue» au Québec, selon Véronique Laflamme, sortant des grands centres. Elle rappelle que les logements se font rares, mais qu’ils sont aussi inabordables. 

«Il y a plusieurs municipalités pour lesquelles c’est la première fois, pratiquement, où des ménages locataires ne réussissent pas à trouver un logement», affirme-t-elle. 

Parmi les municipalités où la crise du logement se fait sentir, on compte Gatineau, Drummondville, Granby, Trois-Rivières, Saint-Hyacinthe, ainsi que Rimouski et Granby, où une cinquantaine de ménages locataires étaient toujours à la recherche d’un bail dans les derniers jours, selon le FRAPRU. 

Au lendemain du 1er juillet 2022, le FRAPRU avait recensé 620 ménages locataires qui n’avaient pas réussi à trouver un logis. L’organisme dévoilera mardi, lors d’une conférence de presse, les données concernant la situation de ce samedi. 

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.