Québec octroie 1,5 million $ pour la valorisation du français à Montréal

MONTRÉAL — Québec octroie un montant de 1,5 million $ à la Ville de Montréal sur trois ans pour la promotion et la valorisation du français dans la métropole, a annoncé vendredi le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge.

Le ministre a dévoilé les détails de ce financement lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville de Montréal aux côtés de la mairesse, Valérie Plante.

Ce financement servira à mettre sur pied différentes activités destinées aux nouveaux arrivants, au milieu des affaires, aux jeunes et au milieu culturel, d’ici 2025.

Parmi ces initiatives, on compte une dictée des municipalités effectuée en collaboration avec la fondation Paul Gérin-Lajoie et le financement des célébrations de la Fête nationale à Montréal.

«Le corps du projet, c’est vraiment une campagne de communication et de promotion du français», a précisé Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal. Elle a indiqué qu’une «boîte à idées géante» concernant le français sera mise en place.

«On va accueillir toutes sortes d’idées des gens, des groupes, pour améliorer le français», a affirmé Mme Ollivier.

M. Roberge a admis que ce seul investissement ne va pas «régler toute la question du français au Québec et à Montréal», mais qu’il s’agit d’une «tape dans le dos» pour soutenir la métropole, qui s’ajoute à d’autres mesures.

«C’est essentiel que le français se porte bien (sur l’île) et dans la grande région de Montréal», a déclaré le ministre.

Il a souligné que ce financement s’orientera principalement autour de deux axes: la valorisation du français et l’inclusion. «C’est extrêmement important d’avoir des initiatives auprès des nouveaux arrivants», a dit M. Roberge.

Un «rendez-vous des affaires francophones» qui mobilisera différents acteurs du milieu des affaires sera également organisé grâce à ce financement.

«C’est un secteur dans lequel on veut pouvoir contribuer de façon très proactive, a affirmé Valérie Plante. Ce qu’on veut faire, avec nos partenaires du milieu économique, entre autres, c’est de regarder comment développer des approches (pour) faire des affaires en français.»

La mairesse de Montréal a souligné que la métropole a «la grande responsabilité d’être exemplaire» en matière de français.

«Avec la moitié des Québécois et des Québécoises qui habitent dans la région métropolitaine, Montréal est un partenaire de premier plan du gouvernement dans la valorisation et la protection de la langue française», a-t-elle souligné.

«Les choses vont changer»

Lorsque questionné sur le fait que des citoyens sont servis en anglais dans certains commerces de Montréal, le ministre Roberge a invité les clients à «signaler» à l’employé et à son responsable qu’ils souhaitent être servis en français.

«Si ce n’est pas possible d’être servis en français, portez plainte à l’Office québécois de la langue française, parce qu’on a des lois», a indiqué M. Roberge.

Le ministre a aussi souligné être en discussion avec des acteurs du milieu des affaires, et de pas sentir une «posture de résistance» de leur part.

En ce qui concerne la situation du français à Montréal, «c’est sûr que si on prend la photo aujourd’hui, on peut être insatisfaits. Je pense qu’il faut être très lucide», a déclaré M. Roberge.

Il a toutefois martelé que «les choses vont changer» grâce aux mesures qui ont été implantées par le gouvernement et celles qui le seront dans le futur.