Québec solidaire souhaite doubler l’aide financière pour l’achat d’articles scolaires
MONTRÉAL — Face à une augmentation importante du coût des effets scolaires, Québec solidaire (QS) demande au gouvernement Legault de doubler le montant du Supplément pour l’achat de fournitures scolaires.
«Ce que me disent les parents, c’est que le montant de 115 $ par enfant reçu en juillet dernier n’est pas du tout suffisant pour se procurer toutes les fournitures scolaires inscrites sur la liste de leurs enfants», commente par communiqué la députée solidaire de Mercier et responsable en matière d’éducation, Ruba Ghazal.
Mardi matin, l’élue a fait valoir que le prix des fournitures scolaires a crû «de près de 25 % dans les dernières années, mais l’aide du gouvernement n’a pas suivi».
Résultat: de plus en plus de familles se tournent vers des organismes communautaires pour les aider à compléter les sacs d’école.
Ce faisant, «cette rentrée scolaire 2023 est en voie d’être la plus coûteuse de l’histoire», lâche Mme Ghazal, qui réclame que Québec envoie un autre chèque de 115 $ par enfant aux familles au cours du mois de septembre.
Une dépense qui représenterait 126,5 millions $, étant donné que 1,1 million d’enfants sont admissibles à la mesure.
«Les fournitures scolaires font partie de tout ce que les parents doivent acheter. Les enfants grandissent: il faut acheter les vêtements, les souliers, prévoir les frais de service de garde, sans compter tout le reste», énumère la députée dans une entrevue téléphonique.
«Ne pas augmenter l’aide aux familles en pleine crise de l’inflation, c’est les condamner à s’appauvrir pour envoyer leurs enfants à l’école. Ce n’est pas ça qu’on veut pour le Québec où l’éducation semble de moins en moins gratuite», note Mme Ghazal.
Celle-ci souligne la simplicité de l’initiative. «C’est une mesure simple: le montant est déjà donné, le mécanisme existe, on n’a pas besoin d’un décret, indique la députée. Il suffit juste d’augmenter le montant. J’espère qu’à force de marteler le message, le gouvernement entende l’appel des parents et que ça puisse les soulager.»
Annoncé par le gouvernement libéral de Philippe Couillard à l’automne 2017, le Supplément pour l’achat de fournitures scolaires est envoyé automatiquement en juillet à tous les ménages bénéficiaires de l’Allocation famille qui comptent au moins un enfant à charge âgé entre 4 et 16 ans, et ce, peu importe leur revenu familial. Son montant est indexé chaque année.
Dans le cas des gardes partagées, le montant est divisé à parts égales entre les deux parents.
Pendant la campagne électorale de 2022, le Parti libéral du Québec avait promis de faire passer le supplément à 215 $ par enfant s’il était porté au gouvernement.
«Cette proposition a été faite il y a un an, et le gouvernement n’a pas bougé alors que l’inflation, elle, a continué et que les parents continuent à se plaindre de cette augmentation», note Mme Ghazal.
Sur X (anciennement Twitter), la porte-parole en éducation pour le Parti libéral du Québec, Marwah Rizqy, a commenté avec sarcasme la demande de Québec solidaire en rappelant que l’enjeu n’était «pas si nouveau», suivi d’un émoji clin d’oeil.
En août 2022, un sondage réalisé par la firme Hellosafe auprès de 404 personnes indiquait que 73 % des parents répondants jugeaient le Supplément pour l’achat de fournitures scolaires, alors de 108 $, insuffisant.
Le budget moyen dépensé par enfant pour l’équiper en vue de la rentrée scolaire était alors de 171,10 $.
Toujours selon ce sondage, 42 % des ménages envisageaient de réutiliser certaines fournitures scolaires et 35,2 % d’en acheter de seconde main pour tenter de réduire la facture.