Un consensus a été trouvé pour un communiqué final au sommet du G20

NEW DELHI — Les dirigeants des principales puissances économiques mondiales se sont mis d’accord sur une déclaration finale lors du sommet du G20, samedi, mais les termes utilisés pour aborder l’invasion de l’Ukraine par la Russie se sont adoucis depuis leur dernière rencontre.

La déclaration de consensus issue du sommet du G20 de cette année en Inde a été publiée samedi par le ministère indien des Affaires étrangères, à la veille de la fin du sommet.

Le document appelle à la cessation des destructions militaires ou d’autres attaques contre les infrastructures, car la violence a un impact sur la sécurité alimentaire et énergétique et affecte les chaînes d’approvisionnement.

Fini le lexique utilisé lors du sommet du G20 de l’année dernière, à Bali, où les dirigeants ont directement dénoncé l’invasion russe en Ukraine et exigé que ses troupes se retirent du territoire ukrainien.

De hauts responsables du gouvernement canadien ont déclaré qu’il avait fallu des mois pour obtenir le texte, mais ils n’ont pas voulu dire ce que d’autres pays avaient également réclamé pour obtenir un langage plus fort.

La Chine et la Russie, dont les dirigeants n’ont pas participé au sommet et ont envoyé des responsables à leur place, avaient déjà rejeté toute formulation condamnant l’invasion en Ukraine.

L’Inde s’est attribué le mérite d’avoir obtenu un communiqué final. Amitabh Kant, l’émissaire du pays au sommet, a déclaré que le texte avait été adopté après des jours de «négociations impitoyables». M. Kant a vanté le travail accompli par le premier ministre indien, Narendra Modi, qui a exigé une résolution.

Dans un message publié sur Facebook, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a remercié les pays qui ont fait pression pour un langage plus fort, mais a ajouté qu’il n’y avait «pas de quoi être fier».

Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a rappelé que le G20 était axé sur la coopération économique. Il a suggéré qu’il existe d’autres forums où les questions sociales sont plus importantes, comme le G7.

«Il est tout à fait raisonnable de supposer qu’il existe ici un éventail de points de vue et d’intérêts que nous avons essayé d’harmoniser pour produire la déclaration», a insisté M. Jaishankar.

Le premier ministre Justin Trudeau a exprimé des sentiments similaires lors de sa visite à Singapour vendredi, affirmant que le G7 comptait davantage de pays partageant les mêmes idées et les mêmes valeurs.

Il a passé la semaine à visiter l’Indo-Pacifique, après avoir fait des escales à Jakarta et à Singapour pour promouvoir les talents et les produits canadiens à la suite des perturbations économiques provoquées par la pandémie de COVID-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le G20 a appelé à la reprise des expéditions de céréales, de produits alimentaires et d’engrais en provenance de Russie et d’Ukraine, affirmant que cela était nécessaire pour nourrir les populations d’Afrique et d’autres régions du monde en développement.

Le communiqué s’est également concentré sur l’égalité des sexes, la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent, ainsi que sur le développement de la technologie numérique et des infrastructures vertes.

M. Modi, qui a organisé le sommet, a accueilli l’Union africaine comme son nouveau membre permanent. L’Union européenne est le seul autre bloc régional à détenir le statut de membre permanent.

Le thème central de la première séance des dirigeants de la journée était «Une Terre», suivi de «Une famille».

M. Trudeau a passé du temps entre les séances à rire avec le président américain, Joe Biden, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Il a également fraternisé avec le premier ministre britannique, Rishi Sunak.

Sa seule réunion bilatérale a eu lieu avec le président de la Banque mondiale, Ajay Banga.

La journaliste de La Presse Canadienne ne peut pas rendre compte de la réunion, puisque le bureau du premier ministre a donné son dernier laissez-passer médiatique au vidéaste officiel de M. Trudeau.

Selon un communiqué du bureau du premier ministre, les deux hommes ont discuté de la fourniture d’une aide aux pays en développement et de l’aide à la reconstruction de l’Ukraine après la guerre.

Des représentants des principaux médias canadiens accompagnent généralement M. Trudeau lors de ses voyages à l’étranger pour rendre compte des événements. Un groupe plus petit, appelé «pool», a normalement accès aux événements où l’espace est limité. Ils partagent ensuite ce contenu avec le reste des médias pendant le voyage.

Le cabinet du premier ministre n’a pas voulu dire quand il a interdit pour la dernière fois à un journaliste de participer à un événement.

«Nous aurions dû accorder un accès supplémentaire à la journaliste du pool», a déclaré samedi le cabinet du premier ministre dans un communiqué.

Christopher MacLennan, le représentant personnel de M. Trudeau au sommet, a affirmé que le gouvernement canadien prenait «très au sérieux» l’accès des médias à ces événements.

Le premier ministre n’a pas participé au dîner des dirigeants du G20 organisé par M. Modi et y a plutôt envoyé son représentant. Son bureau n’a pas voulu dire pourquoi, mais a confirmé que M. Trudeau devrait assister dimanche à la dernière journée du sommet du G20 avant de rentrer au Canada.