Une vétérinaire explique comment prendre soin de ses animaux lorsqu’il fait chaud

MONTRÉAL — La chaleur accablante des derniers jours vous affecte? Votre animal en souffre tout autant. Les chiens ayant notamment une moins bonne tolérance à la chaleur que les humains, une vétérinaire donne ses conseils pour s’assurer du bien-être de son ami à quatre pattes cet été. 

Les chiens, tout comme les humains, peuvent d’ailleurs souffrir de coups de chaleur.

«Les marches doivent être vraiment courtes, en restant près du domicile pour pouvoir revenir à peu près n’importe quand, en amenant une réserve d’eau fraîche. Il faut vraiment connaître son chien. Ils ont une tolérance à la chaleur qui est bien moindre que la nôtre», explique la Dre Caroline Kilsdonk, médecin vétérinaire et bioéthicienne. 

En ce qui concerne le danger qu’un chien brûle ses coussinets sur de l’asphalte trop chaud, à l’exception d’un chien qui a été élevé de façon très rigide de façon à ne jamais aller à l’extérieur de l’asphalte, il va indiquer à son maître s’il est mal à l’aise.

«Le chien qui a une relation saine avec son maître va démontrer que la surface est beaucoup trop chaude à son goût, et il va avoir tendance à s’éloigner et à aller sur l’herbe, affirme la Dre Kilsdonk. C’est une conséquence qui est beaucoup moins vue que les coups de chaleur.»

Le signe précurseur d’un coup de chaleur est lorsqu’il se met à haleter de façon abondante. Il est alors possible de verser de l’eau sur son pelage, de lui faire boire de l’eau fraîche et de le mettre à l’ombre. 

«Le plus important, c’est que chacun apprenne à connaître son animal, et à surveiller les signes», précise la Dre Kilsdonk. 

De façon générale, les petits chiens ont de la difficulté à s’adapter au froid, tandis que les grands chiens sont plus susceptibles de souffrir de la chaleur. 

En ce qui concerne les chats domestiques, la vétérinaire recommande de leur laisser accès aux zones les plus fraîches de la maison, et au sous-sol si votre habitation en comporte un. Il est possible de déposer des débarbouillettes humides sur leur pelage, et de créer une surface fraîche à l’aide d’un sac de glace et d’une serviette. 

«On sait qu’ils vont souvent aller s’étendre sur le plancher à l’endroit où le plancher est plus frais», souligne la Dre Kilsdonk. 

Il faut aussi donner de l’eau fraîche à son chat, et même mettre un glaçon dans son bol.

«Certains vont aimer jouer avec des glaçons, juste le fait de jouer avec des glaçons donne un petit contact avec un objet froid», affirme la vétérinaire. 

Réchauffement climatique : un impact sur les animaux de ferme

Les vagues de chaleur n’épargnent pas les animaux de ferme, qui souffrent tout autant des changements climatiques.

«Pour les animaux d’élevage et les animaux de ferme, ça a un impact énorme, les vagues de chaleur, déclare Caroline Kilsdonk. Il y a des normes dans la loi sur le bien-être animal par rapport aux températures dans toutes sortes de contexte, et sur les abris que les animaux doivent pouvoir avoir quand ils sont au champ.»

S’ils se trouvent à l’extérieur, les animaux de ferme doivent avoir accès à de l’eau fraîche en tout temps et d’un endroit à l’ombre. 

«Pour les productions animales, les producteurs agricoles, avec le réchauffement (climatique), mais aussi avec l’avènement de plus de situations extrêmes, ils vont devoir s’adapter à ça, pour bien répondre aux lois sur le bien-être animal», soutient la Dre Kilsdonk. 

Par exemple, ventiler ses étables adéquatement demande davantage d’investissement plus la température est élevée, ajoute-t-elle. 

La chaleur au zoo

Des mesures sont également prises dans les zoos afin de protéger les animaux des fortes chaleurs. 

«On demande à no techniciens d’être plus vigilants», affirme Alain Fafard, coordonnateur de la collection aquatique au Zoo de Granby. 

Les grands mammifères nordiques comme le léopard des neiges, le panda roux, et le léopard de l’Amour sont particulièrement vulnérables à la chaleur. 

«On a aussi des barèmes de température. C’est-à-dire que les employés le savent très bien (et) suivent un barème où on sait la résistance des animaux au froid ou à la chaleur», ajoute M. Fafard. 

Certains animaux ont accès à un endroit climatisé à l’intérieur, à des ventilateurs, et à des plans d’eau. 

Lorsqu’un animal choisit de demeurer à l’intérieur, car il a trop chaud, le zoo en avise les visiteurs. 

En ce qui concerne les coups de chaleur, «on a déjà vécu ça, mais c’est rare. Souvent ce sont des spécimens qui vont être plus âgés», souligne Alain Fafard. Les employés sont plus vigilants lorsqu’il est question de ces animaux. 

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière de la Bourse de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.